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Le champion de lutte exécuté de six balles
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28 avril 2008 13:46
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28 avril 2008 16:34

Assassinat
Le champion de lutte exécuté de six balles Pascal Villebeuf

lundi 28 avril 2008 | Le Parisien


Montereau (Seine-et-Marne)


ABDELJALIL BOUMEDHI, 30 ans , le lutte ur d'origine marocaine , ex-champion d'Afrique et d'Arabie en 1997-1998, a été mystérieusement exécuté de six balles, vendredi soir, dans la cité sensible de Surville, à Montereau (Seine-et-Marne). Il était accompagné d'un ami qui a été blessé à la fesse. « Il s'agirait d'un règlement de comptes et non d'une bagarre qui a mal tourné », souligne le parquet de Melun.

Une enquête en flagrant délit a été ouverte par la PJ de Versailles.

L'histoire de Boumedhi, c'est une vie mêlant lumière et ombre, générosité et bagarres. Voilà deux ans, il s'était marié et avait eu une petite fille, aujourd'hui âgée de 8 mois. « Il aspirait à une nouvelle vie et se préparait à une reconversion dans les nouveaux sports de combat, comme le pancrace, un art martial né en Grèce dans l'antiquité. C'était un athlète brillant, foncièrement gentil et généreux. Je l'appelais Robin des Bois », explique un de ses amis, Ghani Yalouz, vice-champion olympique de lutte à Atlanta et aujourd'hui directeur technique national. Ce sportif de haut niveau faisait alors partie de l'équipe nationale marocaine de lutte. D'après son avocat, Jacques Boedels, il fut aussi « l'un des gardes du corps occasionnels du roi Mohammed VI ».

« Il était le seul à ne pas avoir peur des bandes »

Orphelin de père et de mère, il débarque en France en 1996. « Plus rien ne le retenait au Maroc. Une partie de sa famille était à Montereau. Il a voulu tenter sa chance », confie Sofiane, l'un de ses élèves et amis au club de lutte de la ville. Très vite, il s'entraîne à l'Insep. En 2000, la fédération française souhaite qu'il participe aux JO de Sydney. Un dossier est rempli pour sa naturalisation. Mais quelques jours avant que le décret passe, il est accusé de meurtre. « Après quatre mois de détention provisoire, il est acquitté aux assises de Melun en 2004. L'avocat général avait lui-même requis son acquittement. Son accusateur, responsable du tir, a été, lui, condamné à cinq ans de prison », précise son avocat.

A Surville, certains, anonymement, le font passer pour un « provocateur, un bagarreur ». Poursuivi cinq fois pour des violences, « il est cinq fois relaxé en correctionnelle », précise son avocat. Sur son casier figure néanmoins une peine de sursis pour une embrouille à Rouen.

Pour son ami Sofiane, ces relaxes successives s'expliquent : « Il ne provoquait pas les bagarres. Certains le défiaient, et venaient même à cinq. Une fois, on a lâché un pitbull sur lui. Du coup, il répliquait. Il s'était fait beaucoup d'ennemis après son passage comme vigile au supermarché Carrefour. Il était le seul à ne pas avoir peur des bandes qui venaient piller le magasin. Un jour, pour se venger sans doute, quelqu'un lui a tiré dessus et l'a blessé à la jambe. »

Son avocat prétend qu'il représentait un symbole d'invincibilité : « En août 2005, on lui a encore tiré dessus à Melun, avec un pistolet automatique. Il en est sorti encore indemne. Je crois que c'était comme un défi de l'abattre. »
 
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