• La capacité portée à plus de 49 millions de quintaux
• La récolte exceptionnelle se confirme
• Les prix du blé tendre jugés satisfaisants
«Le processus de restructuration de la filière céréalière est sur de bons rails». Le constat est dressé par Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader). C’était à l’occasion d’une tournée organisée mercredi dernier dans la région de Chaouia-Ourdigha. Selon Aziz Akhannouch, qui était accompagné des professionnels de la filière, l’objectif «est de s’enquérir sur le terrain du déroulement de la campagne de collecte du blé tendre».
Et pour cause! «Le risque d’une dégringolade des prix de cette céréale n’était pas écarté», reconna-ît le ministre de l’Agriculture. Du fait de l’importance de l’actuelle récolte mais aussi en raison du niveau des stocks provenant de l’importation. Ainsi le démarrage de la commercialisation s’est ca-ractérisé par des prix bas sans commune mesure avec le prix de référence fixé à 270 DH/ql (cf. www.leconomiste.com). Mais la situation s’est redressée à partir de la 3e décade de juin dernier.
Actuellement, la moyenne des prix payés par les commerçants, qui concentrent 60% du volume, est de l’ordre de 262 DH/ql. Elle s’élève à 263 DH/ql chez les minoteries et se situe aux alentours de 250 DH auprès des coopératives. Mais faut-il encore préciser que ces dernières prennent en charge le transport et la manutention. Cette revalorisation des prix «fait suite à une campagne de sensibili-sation des opérateurs et des agriculteurs sur les mesures arrêtées par la tutelle», signale Akhan-nouch. A tel point que certaines unités de collectes visitées affichent le prix de référence bien visible à l’entrée des locaux administratifs. Mais au-delà, les quatre sites visités permettent de se fixer sur l’étendue des avancées enregistrées par la filière.
Préparer la prochaine campagne
Pour représentatives qu’elles soient, ces unités opèrent dans une région à vocation céréalière par excellence. A commencer par le complexe MSCB, situé en pleine campagne dans la zone de Ber-rechid. Cette entreprise familiale intègre une minoterie, une semoulerie et une unité de stockage forte d’une capacité de 32.000 tonnes. Au 22 juin dernier, les silos de ce complexe affichaient déjà le plein. Mais la capacité d’écrasement dont il dispose (5.000 qx/jour entre minoterie et semoulerie) nécessiterait encore le recours à d’autres achats. D’autant plus que le complexe fournit aussi d’autres minoteries. Plus édifiant enco-re, les Silos Gromic, un projet réalisé en partenariat, à Casablanca, entre les Moulins du Maghreb et le groupe Tria.
Construit sur 20.000 m2, cet outil d’une capacité de stockage de 85.000 tonnes est relié par rail au port de Casablanca. Il s’ajoute à celui de Bouskoura, aussi relié à la voie ferrée, qui est doté d’une capacité de 45.000 tonnes. «Et ce n’est qu’une première étape d’un plan d’investissement portant sur 200 millions de DH», précise Mustapha Jamalddine, associé au projet. Trois unités de stockage seront en effet réalisées à Fès, Meknès et Marrakech avec raccordement à la voie ferrée. Seule-ment, Jamalddine ne se hasarde pas d’avancer un délai. Car si la construction des silos de Casa-blanca a nécessité juste un délai de 12 mois sur un terrain sinueux de surcroît, l’aval administratif a requis quant à lui deux années entières. C’est dire l’accompagnement de l’administration en matière d’investissement.
Quoi qu’il en soit, les projets portés par le plan Maroc vert, précisément dans la filière céréalière, offrent désormais plus de visibilité. Pour le moment, la constitution des stocks de sécurité est deve-nue une réalité. Le volume disponible chez les collecteurs et les minotiers importateurs est jugé satisfaisant. Côté stockage, «le pays dispose désormais d’une capacité d’environ 49 millions de quintaux», signale Akhannouch. C’est largement suffisant pour accueillir la récolte de cette année.
Maintenant, place à la préparation de la prochaine campagne. Et, la visite au centre régional de la Sonacos s’insérait dans ce cadre. Pour le ministre, il était question de se fixer sur le disponible des semences sélectionnées. Celui-ci devrait se situer aux environs de 1,2 million de quintaux. Reste à sensibiliser les agriculteurs sur les avantages en termes de productivité de cet intrant. A cet effet, Akhannouch a pour projet de réhabiliter les Centres de travaux dont l’activité a été mise en veilleuse depuis quelques années. «C’est le prochain chantier à ouvrir après le Ramadan», annon-ce le ministre.
chargement...
+ 
