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Appel urgent pour sauver les universitaires irakiens.
s
16 janvier 2006 23:09
Un aspect peu connu de la tragédie qui se déroule en Irak est la liquidation systématique des universitaires du pays. D’après les estimations les plus prudentes, plus de 250 enseignants ont été assassinés et plusieurs centaines d’autres ont disparu. Pendant que des milliers d’entre eux fuient le pays, craignant pour leur vie, non seulement l’Irak subit une grave fuite des cerveaux mais sa classe moyenne laïque - qui a refusé de se laisser coopter par les occupants états-uniens- est décimée, avec de graves conséquences pour l’avenir du pays.

Déjà en juillet 2004, le journaliste chevronné Robert Fisk écrivait, depuis l’Irak : « Le personnel universitaire craint qu’une campagne pour priver l’Irak de ses enseignants universitaires ne soit en cours, campagne qui complèterait la destruction culturelle du pays, qui a commencé quand l’armée américaine est entrée à Bagdad ».

La vague d’assassinats semble n’être ni partisane ni sectaire, elle touche les femmes autant que les hommes, et s’étend à tout le pays. Elle ne fait pas de discrimination entre les compétences : enseignants de géographie, d’histoire, de littérature arabe ainsi que de sciences se trouvent parmi les personnes assassinées. Aucune arrestation n’a été faite en relation avec ces assassinats.

Selon l’Université des Nations Unies, 84% environ des institutions de l’enseignement supérieur ont été incendiées, pillées ou détruites. Le système éducatif irakien était parmi les meilleurs de la région ; l’instruction de sa population était une des ressources les plus importantes du pays.

Cette situation est le miroir de l’occupation dans son ensemble : une catastrophe aux proportions impressionnantes qui se déroule dans un climat d’incurie criminelle. La responsabilité de protéger les citoyens irakiens, y compris les universitaires, incombe en fin de compte aux États-Unis, en tant que puissance occupante, et sur la base de la législation humanitaire internationale.

Le but de cette pétition est de briser le silence.

1. Nous faisons appel aux organisations qui défendent ou cherchent à faire appliquer le droit humanitaire international pour qu’elles mettent ces crimes à leur ordre du jour.

2. Nous demandons qu’une enquête internationale indépendante soit lancée immédiatement concernant ces assassinats extra-judiciaires. Cette enquête devra aussi examiner la question de savoir qui est responsable de cette situation. Nous faisons pour cela appel au rapporteur spécial qui s’occupe des éxécutions sommaires du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève.

Vous pouvez signer cette pétition en ligne ici.

Cette pétition a été lancée par le BRusslls Tribunal et est soutenue par le CEOSI (Espagne), la branche portugaise du World Tribunal on Iraq (WTI), Iraktribunal.de (Allemagne), le comité suédois contre la guerre, l’International Action Center (USA), l’International Association of Middle East Studies (IAMES), l’association allemande d’études du Moyen Orient (DAVO) et l’European Association for Middle Eastern Studies (EURAMES), ainsi que diverses personnalités telles que Noam Chomsky, Howard Zinn, Tony Benn, Harold Pinter, Eduardo Galeano, Hans von Sponeck, John Pilger et Michael Parenti.

Source agence-paf

[www.brusselstribunal.org]
siryne
D
16 janvier 2006 23:32
C'est fait !

Merci Syrine !smiling smiley
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
o
17 janvier 2006 12:31
franchement, je suis désolé d' etre rabas-joie mais vous croyez vraiment que celà va servir à quelque chose???.....
s
17 janvier 2006 12:47
Merci , Djenine .


Ouriaghel ,

Ca coute quoi de le faire ?

C'est le silence qui ne sert à rien , il faut au contraire denoncer et ne pas se taire sous pretexte que ça ne mene à rien , toi qui revendique ton amazighité tu dois le savoir , non ?
siryne
m
17 janvier 2006 14:01
Bonjour,
Dans le "Tagesspiegel" un journal de Berlin de ce weekend, on parle d´un millier
d´intellectuels assassinés et de 3000 qui ont quitté le pays pour survivre á cette vague d´éliminations.
Le journal a réservé toute une page pour la liste des victimes avec nom et prénom et discipline.

A qui profite le crime ?????
o
18 janvier 2006 09:50
siryne a écrit:
-------------------------------------------------------
> Merci , Djenine .
>
>
> Ouriaghel ,
>
> Ca coute quoi de le faire ?
>
> C'est le silence qui ne sert à rien , il faut au
> contraire denoncer et ne pas se taire sous
> pretexte que ça ne mene à rien , toi qui
> revendique ton amazighité tu dois le savoir , non
> ?


crois tu vraiment que notre lutte ne va mener à rien??? ben merci du soutien.....
enfin, pour revenir aux universitaires iraquiens, je veux bien signer, ca me prendrais pas plus de 2 minutes, je sais que ca ne va servir à rien, de plus, les universitaires ne sont pas les seuls à avoir droit à la vie, la leur ne vaut pas plus que celle du petit paysan,....sans oublier que ces universitaires (pour la pluparts) etait tout à fait d' accord avec la politique du chaytane saddam hussein.....
encore une chose,les personnes les plus intelligentes du pays sont en ce moment arme à la main et font le jihad, donc si c' est pour récuperer le pays pour le mettre entre les mains de laches....qu' ils aillent au diable.....

enfin pour terminer, cessons de regarder vers làbas, nos universitaires ne sont pas mieux lottis....et beaucoup de chose restent à faire chez nous.....en Iraq, il n' y a ni lieu saint ni rien d' autre qui devrait attirer notre attention plus que sur nos problèmes......

certains ne s' en rendent pas compte mais la situation au maroc est pire qu en Iraq, ici, nous sommes déjà soumis, donc nous avons déjà perdu la guerre que sont entrain de livrer les iraqiens....attention le reveil peut etre douloureux.............
s
18 janvier 2006 15:26
Justement toi qui veut lutter , si tu dis que ça ne sert rien de signer des petitions , je te vois mal defendre ta cause , car tu es d'un pessimisme !

Si on demolit les universités , si on tue les enseignants en plus de tout le reste , à ton avis pourquoi ?

Tu n'as pas à juger ces enseignants , et dire qu'ils cautionnaient ou pas l'ancien regime , car tu sais bien qu'eux n'en avaient pas le pouvoir ,

Libre à toi de fermer les yeux sur le monde arabe , puisque pour toi il ni y'a que la cause des amazigh qui vaut le coup à defendre , ça c'est un autre sujet , et je t'ai deja donnée mon point de vue ,

Le jour ou les peuples musulmans s'unissent sans regarder les origines du douar ni la nationalité de leurs freres , pour dire non , à la barbarie du buch du charogne , du sionosme et à leurs dictateurs qui les gouvernent me semble une chimére !
siryne
s
21 janvier 2006 15:05
Irak : « La résistance grandit de jour en jour ».

20 janvier 2006
par Sylvia


Subhi Toma, qui a connu l’emprisonnement durant le règne de Saddam Hussein, n’a pas accepté que les Etats-Unis aillent renverser les autorités de son pays. Il se bat aujourd’hui pour réclamer le départ des troupes d’occupation, alerter l’opinion sur les graves violations des droits humains et appeler le monde à soutenir la résistance patriotique irakienne.
S.C.


S.C. - Les Irakiens ont-ils tout perdu ?

Subhi Toma : Oui, ils ont tout perdu. Leur pays est dans une situation effroyable. La majorité des Irakiens ressentent cette guerre comme un crime abominable. Un crime qui a détruit une nation, démantelé un pays, la Mésopotamie dont ils étaient si fiers. Il n’y a plus d’Etat, il n’y a plus rien. Les Américains ont réduit la Mésopotamie à un magma de tribus, de milices, de communautés religieuses, ils ont démantelé les structures de l’Etat, réduit à néant l’administration. Il y a des maladies que les Irakiens ne peuvent plus soigner, alors qu’avant il y avait en Irak un système de santé très performant. Les médecins sont assassinés, contraints de s’exiler. Les gens n’ont plus accès qu’à 4 heures d’électricité par jour. L’environnement a été totalement pollué par l’usage, par l’armée anglo-américaine, d’armes interdites, comme l’uranium appauvri, les bombes au phosphore blanc. Les stations d’épuration ont été bombardées et seulement 40 % de l’eau est encore potable. L’occupation a jeté les enfants dans la rue. 40 % des enfants irakiens ne fréquentent plus l’école. Ils sont exposés à toutes sortes d’abus, surtout aux abords des bases américaines, où les soldats ont amené drogues et prostitution.

S.C.- Etes-vous retourné en Irak ?

Subhi Toma : Je suis entré en Irak le 3 mai 2003. Bagdad venait d’essuyer trois semaines de bombardements. Le 1er mai Bush a déclaré : « Voilà la guerre est finie ». J’ai vu des bandes de pilleurs s’attaquer aux banques. C’était des gangs d’Arabes de toutes origines qui avaient été entraînés dans des bases militaires américaines - en Hongrie, en Roumanie, en Pologne - et que l’armée avait embarqués en Irak à cet effet. J’ai vu les soldats qui depuis les tanks leurs faisaient des signes pour les encourager à continuer d’aller piller et casser. C’est ainsi qu’ils ont pillé tous les trésors dans les musées, vidé tous les coffres de banques. Ce que je vous raconte, d’autres que moi l’on vu, l’ont rapporté, je n’invente rien.

S.C.- Ce sont ces bandes que les télévisions ont montrées en train de s’attaquer aux symboles du régime de Saddam Hussein pour nous faire croire qu’il y avait des Irakiens qui applaudissaient l’arrivée des troupes américaines ?

Subhi Toma : Ce sont ces gangs qui ont démantelé toutes les usines, renvoyé l’Irak à l’âge préindustriel. L’Irak était un pays industrialisé ; dans les années 70 il était parmi les pays du sud émergents. L’usine de Massara qui produisait 30% des médicaments à l’usage des Irakiens, a été vendue en pièces détachées aux Jordaniens et aux Koweitiens. Aujourd’hui 80 % des Irakiens n’ont plus d’emploi. 55 % entre 18 et 55 ans, sont au chômage. Le seul emploi qui leur reste est de s’enrôler comme mercenaires auprès des politiciens Kurdes, Chiites et les armées occupantes. Outre les mercenaires arabes, il y a actuellement 50’000 mercenaires Français, Allemands, Anglais, Polonais, Roumains, latino américains, formés par les Américains pour travailler dans ces « armées privées ».

S.C.- Qui sont les poseurs des bombes qui ensanglantent le pays ?

Subhi Toma : Nous pensons que tous les attentats qui visent les mosquées, les écoles, les marchés, sont imputables à ces mercenaires. Les attaques de la résistance patriotique visent les troupes d’occupation et les Irakiens qui collaborent avec elles La résistance est constituée de soldats et d’officiers de l’armée de Saddam Hussein.

S.C.- Chez nous, les médias ne parlent pas de résistance mais d’Al Quaida et de Zarkaoui !

Subhi Toma : Qui est derrière le nom d’Al Quaida ? Qui est Zarkaoui et où est-il ? Quel est le service secret qui agit en utilisant son nom ? Nous pensons que Zarkaoui n’existe pas. Les gangsters qui commettent ces attentats pour des services secrets occidentaux ont un salaire mensuel de 5 000 dollars. L’objectif de ces massacres est de faire croire à l’opinion que ceux qui résistent en Irak sont « des barbares » et que les Américains sont en Irak pour protéger les Irakiens. Et pour fabriquer ces « barbares », Bush a envoyé l’ambassadeur Negroponte en Irak et l’a chargé de former ces escadrons de la mort. C’était Negroponte lui-même qui avait été envoyé en Amérique centrale pour organiser les escadrons qui ont entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes. Ces milices privées sont là pour commettre des actes barbares que les occupants attribuent ensuite à la résistance patriotique pour la discréditer et diviser les Irakiens.

S.C.- Pourquoi la résistance ne dément-elle pas ?

Subhi Toma : Il y a chaque jour des communiqués de la résistance, diffusés via Internet, qui dénoncent les massacres de civils qu’ils attribuent aux services spéciaux liés à l’occupation. Mais les médias occidentaux n’en parlent pas.

S.C.- Il n’en demeure pas moins difficile d’expliquer que des Etats démocratiques puissent financer des groupes pour massacrer des innocents !

Subhi Toma : Pourquoi est-ce difficile ? Il est devenu parfaitement clair que des services secrets d’Etats occidentaux infiltrent et manipulent des groupes locaux pour leur faire faire ce qu’ils appellent « le sale boulot ». C’est la démarche du colonialisme. C’est de la barbarie. Les Etats-Unis veulent faire croire que les résistants irakiens sont des tarés. Ils ont fait la même chose au Vietnam. La force des Etats-Unis réside dans le fait que leur propagande passe dans les médias et que leurs atrocités sont acceptées par l’opinion. Leur démocratie est une véritable escroquerie. Leurs actes dégoûtent les Irakiens de la démocratie. Aujourd’hui tout le monde sait que les services secrets américains avaient organisé en 1973 le coup d’Etat qui avait porté Pinochet au pouvoir au Chili. Au Vietnam avec l’opération Phénix, l’armée américaine a coupé la tête de paysans vietnamiens et les a ensuite exposés aux photographes pour faire croire au monde que les résistants communistes étaient des barbares. C’est la même stratégie. Pourquoi serait-il difficile de croire que les Etats-Unis et la Grande Bretagne fomentent ce même genre d’atrocités pour justifier leur agression en Irak et faire croire qu’il n’y a pas de résistance, qu’il n’y a que des « terroristes » ?

S.C.- Le fait que l’Irak est dévasté et le peuple ruiné ne semble pas affecter Bush. N’a-t-il pas déclaré à mi décembre que son armée est en train de gagner ? !

Subhi Toma : Si nous avons tout perdu, eux ils n’ont pas gagné. C’est terrible, c’est terrible. L’Irak était un pays moderne, organisé et structuré. Un pays sécularisé. En 1930 il y avait des femmes juges, en 1950 des femmes ministres. Ils en ont fait un désastre...ce n’est plus un pays. Toutes les provinces sont dévastées, soumises à des bombardements depuis trois ans. Ils ont tout détruit. Mais ils n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs. Paul Wolfowitz, un des douze architectes de « la guerre préventive », disait que l’armée américaine avait atteint un niveau de compétence technologique qui permettait aux Etats-Unis de mener plusieurs guerres en même temps. Avec l’Irak, ils ont connu un revers total. Leur stratégie d’envoyer des troupes et des chars est un échec. Ils ne feront plus jamais la même erreur. Ils ne pourront plus occuper l’Iran ni la Syrie.

S.C.- N’ont-ils réalisé aucun de leurs objectifs ?

Subhi Toma : Economiquement ils n’ont pas rentabilisé ce qu’ils ont investi. Ils n’ont pas encore signé le contrat pour exploiter le pétrole. Et ils se retrouvent avec 30’000 à 40’000 tués et blessés. Nous croyons que les Etats-Unis vont perdre la guerre, qu’ils sont aujourd’hui otages de cette guerre. Toutes leur manœuvres politiques - élections, Constitution - visent à installer un gouvernement local qui sera prêt à signer les contrats et à leur confier l’exploitation du pétrole et du gaz irakien, à accepter qu’il y ait des bases militaires américaines en Irak, pour contrôler 80 % du Moyen-Orient. S’ils obtiennent cela ils vont partir.

S.C.- N’y a-t-il pas un gagnant, tout de même, Israël qui a toujours affiché sa volonté d’affaiblir l’Irak ?

Subhi Toma : Oui, on peut dire qu’Israël est stratégiquement gagnant. Il n’acceptait pas l’existence d’un Etat organisé comme l’Irak. Il y a des Israéliens qui sont présents en Irak sous diverses formes. Il se peut qu’Israël ait atteint un de ses objectifs. Mais ce qu’Israël fait au Moyen-Orient - s’imposer par la brutalité et le mépris - n’est pas une solution. Cinquante ans de coercition contre les Palestiniens, n’ont pas réussi à en finir avec eux. Et cela ne marchera pas non plus avec les Irakiens. Tant que cette logique de guerre prévaut, nous allons tous souffrir, car cela dépasse le cadre du Moyen-Orient.

S.C.- Cette guerre aurait-elle été possible si les dirigeants arabes avaient fait front pour la condamner ? En la facilitant n’ont-ils pas participé à l’oppression de leurs peuples ?

Subhi Toma : Bien sûr. Lorsqu’il y a un désastre de cette importance il n’y a pas qu’un seul facteur. La dégénérescence des régimes arabes a abouti à cela. Je suis tout à fait d’accord. Ces régimes arabes sont les alliés stratégiques des Etats-Unis.

S.C.- La soumission des leaders arabes à Washington ne se retournera-t-elle pas contre eux ? Leurs peuples ne se vengeront-ils pas ? Et vous, que ressentez-vous ?

Subhi Toma : Il y a une pensée orientale qui dit : « Si la bêtise gifle l’intelligence il ne faut pas que l’intelligence se comporte comme la bêtise ». La haine n’apporte pas de solution. Nous devons œuvrer pour amener l’Occident à avoir une attitude d’égalité avec nous. Si ce n’est pas cela, alors c’est l’idéologie de la violence.

S.C.- Comment ces victimes de la guerre que l’Occident a humiliées, atteintes dans leur dignité, vont-elles pouvoir se relever ?

Subhi Toma : Quand j’étais là bas, j’ai vu dans la rue les soldats américains frapper des Irakiens, les jeter au sol, les écraser de leurs bottes, les encagouler avec des sacs de plastique. J’ai compris que, par ces actes humiliants et brutaux, les Américains étaient en train de pousser les Irakiens à la résistance. Je reviens de Damas. Les Syriens sont, eux aussi, désespérés. J’ai eu le sentiment qu’ils sont, comme vous le suggérez, profondément atteints par ces humiliations permanentes des Etats-Unis et d’Israël. Ils sont convaincus que leur tour va venir et qu’ils doivent se préparer à résister.

S.C.- Il est difficile de se convaincre - malgré ce que vous venez d’étayer - qu’il y a en Irak une résistance bien organisée. Si tel était le cas pourquoi les Irakiens auraient-ils participé aussi massivement à des élections servant les intérêts de l’occupation ?

Subhi Toma : Les dirigeants irakiens savaient que face aux bombardements, ils ne pouvaient pas tenir. Mais ils savaient qu’une fois que les troupes américaines entreraient dans les villes, les choses se compliqueraient pour elle. La résistance grandit de jour en jour. Les engins artisanaux que les Irakiens utilisent contre les chars américains tuaient au début un soldat par jour, maintenant cinq. S’il n’y avait pas une résistance forte, pourquoi, malgré leur ampleur les troupes américaines, ne sont-elles pas arrivées en trois ans à limiter les attaques ? C’est la preuve qu’il y a un soutien populaire à la résistance. L’Irak est un pays vaste. La population est épuisée mais elle a encore un potentiel. Quant aux élections, a participation des Chiites et des Kurdes était acquise. Il y a eu l’idée, aussi, que de contribuer au processus politique pouvait contribuer à accélérer le départ des Américains. La résistance n’est pas seulement armée, elle est aussi politique.

S.C.- Quand Bernard Kouchner attribuait encore récemment à Saddam Hussein la mort de 2,5 millions d’Irakiens dit-il la vérité ?

Subhi Toma : Non. Il y avait une répression politique qui éliminait ses opposants politiques. J’ai fait de la prison en Irak. J’ai été torturé. Je peux comparer ce qui se passait sous Saddam Hussein avec ce qui se passe aujourd’hui. Monsieur Bernard Kouchner exagère les crimes de Saddam Hussein, amplifie ses défauts, pour justifier son adhésion à l’embargo et à la guerre abominable des Etats-Unis. Monsieur Kouchner et ses amis de gauche ont soutenu l’embargo qui a causé la mort d’un demi-million d’enfants et ruiné toute la société. Pour justifier sa participation à un tel crime Monsieur Kouchner continue de faire de Saddam Hussein un personnage bien plus monstrueux qu’il n’était.

S.C.- Voulez-vous dire que les troupes américaines en Irak commettent des actes bien plus abominables que du temps de Saddam Hussein ?

Subhi Toma : Bien sûr. Ce qui se passait sous Saddam Hussein, quantité de régimes latino américains l’ont fait. C’était aux Irakiens de régler leurs problèmes. Cela ne pouvait justifier d’aller détruire un pays, un peuple. Tous ceux qui voulaient que cette guerre se fasse ont menti. Ils se sont servis de la religion pour diviser les Irakiens. Ils ont prétendu que le régime de Saddam Hussein était contre les Chiites. Comment Saddam pouvait-il être l’ennemi des Chiites alors que 80 % des membres du parti Baath et de l’armée irakienne étaient Chiites ? Autre exemple : sur les 55 personnalités dont la tête a été mise à prix par les Etats-Unis, 35 d’entre-elles étaient Chiites ! Faire croire que les Chiites étaient les victimes de Saddam est une escroquerie.

S.C.- Quand, dans les années quatre vingt-dix, des politiciens progressistes appelaient à intervenir, au nom du « droit d’ingérence humanitaire » dans la partie Kurde de l’Irak, n’ouvrait-ils pas la porte à la guerre ?

Subhi Toma : Le droit d’ingérence humanitaire était une proposition douteuse. Le ministre des affaires étrangères Hubert Védrine avait reconnu que ce « droit d’ingérence » était une nouvelle forme de colonisation. Je suis allé en Irak durant l’embargo. J’ai vu les enfants mourir. Quand j’ai vu des démocrates soutenir l’embargo, j’ai alors pris conscience que la politique et la démocratie n’étaient pas cette chose noble que je croyais ; j’ai compris que tous ces politiciens - tous partis confondus - qui ne faisaient rien pour empêcher l’embargo, participaient à un crime impardonnable. On pouvait éviter la guerre. Les promoteurs de la guerre avaient un parti pris. Ce n’était ni le parti de la paix ni de la démocratie. Quand on leur demandait de faire un geste en faveur des enfants irakiens qui mouraient à cause de l’embargo, ces « démocrates » répondaient : « Nous aiderons les démocrates ». Comment peut-on demander à des victimes si elles sont démocrates ?

S.C.- Faut-il considérer les responsables politiques et médiatiques qui ont appuyé cette guerre, complices de crimes ?

Subhi Toma : Bien sûr. Il y a participation active, il y a participation passive. Je pense que tous ceux qui ont justifié l’embargo et soutenu la guerre contre le peuple irakien ont participé d’une façon ou d’une autre aux crimes contre le peuple irakien.
siryne
s
21 janvier 2006 19:34
Le pillage du pétrole irakien est prêt

S'il existait encore le moindre doute sur la motivation pétrolière dans l'invasion et l'occupation de l'Irak, l'étude publiée récemment par plusieurs associations britanniques et étasuniennes PLATFORM, INSTITUTE FOR POLICY STUDIES, WAR ON WANT, GLOBAL POLICY FORUM, OIL CHANGE INTERNATIONAL, NEW ECONOMIC FOUNDATION : sous le titre : « CRUDE DESIGNS : THE RIP-OFF OF IRAK'S OIL WEALTH », téléchargeable sur le net en anglais et en arabe, le lèverait définitivement.

Ce document a été présenté par un de ses auteurs, GREG MUTTIT, le 26 mai 2005 à une réunion du syndicat des employés du pétrole à BASRAH.

Nul besoin d'attentats du 11 septembre, nul besoin d'armes de destruction massive, nul besoin de démocratie à construire, le destin de SADDAM HUSSEIN et de son régime étaient scellés dès l'instant où le chef d'orchestre du grand pillage, DICK CHENEY accédait à la Vice-présidence.

Le contexte pétrolier :

L'exploitation du pétrole irakien commence après la première guerre mondiale et elle est confiée, par la monarchie mise en place par la Grande-Bretagne, à une société internationale créée pour les besoins de la cause. Cette société : l'IRAK PETROLEUM COMPANY, fabriquée sur mesure par les gouvernements britanniques et français rassemble l'anglo-néerlandais SHELL, la future BP britannique, et la COMPAGNIE FRANCAISE DES PETROLES, future TOTAL. Les Etats-Unis qui, à l'époque, sont largement autosuffisants en pétrole forceront quand même la porte et un groupement de pétroliers US deviendra le quatrième larron actionnaire.

Le pétrole irakien est abondant, facile à extraire, donc très bon marché et comme le prix international se fixe à un niveau permettant aux producteurs des Etats-Unis qui ont des coûts de production plus élevés, posséder et exploiter un champ de pétrole en Irak garantit de plantureuses marges bénéficiaires. Après le coût d'état militaire du 14 Juillet 1958 qui renverse la monarchie, les nouveaux dirigeants irakiens voudront reprendre le contrôle de cette richesse. Après avoir éliminé ses rivaux, SADDAM HUSSEIN et le parti BAAS mèneront à bien cette tâche en nationalisant le pétrole en 1972.

Parallèlement le régime consacrera tous les moyens nécessaires à la formation d'un personnel national capable à tous les niveaux d'assurer le bon fonctionnement et le développement de l'industrie pétrolière nationale.

Aussi, le jour même de l'arrivée de l'armée d'invasion US à Bagdad en mars 2003, le premier soin de l'envahisseur sera de prendre le contrôle du Ministère du pétrole et de s'approprier toute la documentation et l'information qu'il recèle. Ayant un mandat très précis, l'armée d'invasion laissera piller sans sourciller les autres ministères- tout comme les musées - mais celui du pétrole deviendra une forteresse imprenable et ses trésors ne tomberont pas entre « de mauvaises mains ».

Au nombre de ces trésors, les résultats des recherches géologiques, des forages effectués sur tout le territoire irakien constituent un véritable inventaire du potentiel pétrolier du pays. Potentiel énorme quand on sait que sur 80 champs pétroliers identifiés, seuls 17 étaient en exploitation avant l'invasion.

Il est donc possible de mettre en exploitation 63 nouveaux gisements et de hisser l'Irak à la première place des producteurs mondiaux.

Les compagnies pétrolières qui n'ignorent pas cette réalité ne dédaignent pas dans le même temps de semer l'inquiétude en parlant d'absence de nouveaux grands gisements dans le monde, d'une demande croissante bientôt impossible à satisfaire, des énormes appétits de la Chine et de l'Inde etç, etç..., discours connu qui a l'immense et immédiat avantage de faire monter les prix et les bénéfices.

La question qui se pose à la Maison Blanche, comme dans les états-majors des multinationales pétrolières, est donc de savoir qui va mettre la main sur la manne irakienne. Elle ne se pose d'ailleurs plus guère dans un pays gouverné par un pouvoir fantoche et occupé par une armée de plus de 200 000 hommes (militaires et mercenaires de tous poils) et les solutions mises au point dans la discrétion, avant d'être validées par le nouveau gouvernement irakien (qui sortira les 15 décembre des urnes comme un lapin d'un chapeau de magicien) sont très bien décrites dans le rapport.

La stratégie consiste à donner l'illusion que l'Irak n'est pas spolié et en même temps de s'assurer qu'aucun gouvernement irakien pour les décennies à venir ne pourra mette la main sur ce pactole. Une première mesure consiste à laisser la propriété et l'exploitation des 17 champs actuels aux nouveaux gouvernements régionaux institués par la nouvelle constitution. En pratique le pétrole de la zone Nord sera exploité par une société contrôlée par le gouvernement régional, gouvernement à dominante ou exclusivement kurde, et le pétrole de la zone Sud à une société contrôlée par le gouvernement à dominante chiite de cette région. La région du centre, autour de Bagdad, n'aura rien et les divisions ethnico-religieuses soigneusement entretenues par l'occupant et entérinées par la nouvelle constitution rendent très improbable un partage national de la richesse pétrolière existante ( sans oublier que la guerre, les destructions, les sabotages, n'ont pas permis à l'Irak de retrouver les
niveaux de production d'avant l'invasion, loin s'en faut) .Est donc ainsi mise en place un formidable outil de sécession économique.

La seconde mesure consiste à mettre en place un nouveau dispositif pour l'exploitation des 63 gisements nouveaux. Ce dispositif existe, est bien connu de l'industrie pétrolière internationale qui l'utilise en général pur l'exploitation de petits gisements dans des régions difficiles et dans des pays où le pouvoir politique central est trop faible et trop pauvre pour imposer autre chose que l'obtention d'un modeste bakchich. Il est souvent pratiqué par des « outsiders », sociétés pétrolières petites ou moyennes qui tentent leurs chances dans des zones à risque où les grandes hésitent à se lancer. Il est connu dans le monde pétrolier sous le nom de PRODUCTION SHARING AGREEMENT (PSA) *. Il s'agit d'un accord passé entre l'Etat, propriétaire du sous-sol et de ses ressources, et une société étrangère spécialisée à qui il confie pour des périodes longues (de 25 à 50 ans) l'exclusivité de l'activité productive et de ses revenus. Cette société de gérance investit, embauche, extraie, transporte, vend. Elle fait apparaître les réserves pétrolières qu'elle découvre dans son bilan alors qu'elle n'en est pas propriétaire mais ça fait monter le cours de ses actions en bourse. Elle fonctionne dans un cadre fixé pour toute la durée du contrat et intangible. Il est en effet stipulé que si jamais l'Etat venait à modifier des règles qui pénaliseraient le gérant, il en supporterait le coût. Exemple : si dix ans après la signature du PSA, l'Etat prend des mesures de protection de l'environnement qui entraînent des dépenses nouvelles pour le gérant, il doit compenser financièrement cette mesure nouvelle et rembourser au gérant les dépenses anti-pollution ainsi occasionnées ! Le fameux principe pollueur-payeur passe à la trappe ! Même chose en matière de nouveaux droits sociaux !

Ce type de disposition existait dans le défunt AMI (Accord Multilatéral pour l'investissement) et fait partie des exigences de base des grands prédateurs multinationaux qui créent ainsi l'insécurité permanente dans les revenus des travailleurs et des Etats mais veulent la sécurité des gains du Capital.

Dans un PSA, le gérant fait ce qu'il veut, sans aucune référence à une politique nationale de gestion raisonnée des ressources naturelles, sans référence à une politique des prix sur le marché mondial. Il achète la complicité de l'Etat propriétaire en lui versant une partie des bénéfices. Ceci peut paraître alléchant pour des dirigeants nationaux totalement soumis ou impuissants : aucun souci d'entrepreneur, aucune responsabilité et de l'argent qui tombe régulièrement. Mais il s'agit d'une façade trompeuse... Le gérant sera filiale d'un grand groupe multinational, il pourra assez facilement et artificiellement alourdir ses charges - en achetant très cher du matériel à des fournisseurs étrangers - et réduire ses recettes en facturant son pétrole très peu cher à sa maison mère laquelle empochera le gros de la marge bénéficiaire dans son pays d'origine ou dans un quelconque paradis fiscal. L'illusion d'une gestion nationale de la richesse pétrolière est totale. Il suffira de paye
r grassement quelques comparses irakiens mis à la tête de la Société d'Etat qui signera le PSA et le tour sera joué.
Conséquence indirecte mais certaine de cette perte de contrôle national : l'affaiblissement de l'OPEP. En effet, si les deux sociétés nationales en voie de création pour l'exploitation des gisements irakiens actuels peuvent adopter une attitude de défense collective des intérêts des pays producteurs, les gérants des PSA qui exploiteront les nouveaux gisements ne seront pas liés au cartel des pays producteurs. Ils produiront, vendront, feront des bénéfices à leur guise et dans leur seul intérêt. L'Irak pourra continuer à faire partie de l'OPEP, ce qui pourra peut-être satisfaire un orgueil national à courte vue, mais n'y pèsera en réalité d'aucun poids.
Les auteurs de l'étude ont cherché à chiffrer les conséquences financières de ces nouveaux contrats en comparant, pour un volume donné de pétrole extrait et vendu la recette d'une véritable compagnie pétrolière nationale vendant sur le marché international un pétrole au coût d'extraction très faible aux bénéfices reversés par le ou les gérants. Les résultats sont édifiants : la perte pour l'Etat irakien s'établit entre 60 et 150 milliards de dollars. Voilà le hold-up qui est en cours de préparation dans les coulisses et qui sera, à n'en pas douter, cautionné par le nouveau gouvernement irakien aux ordres. Un premier « couac » vient d'ailleurs de se produire, le gouvernement de la région Nord ayant déjà signé sans en avertir Bagdad, un PSA avec la société pétrolière norvégienne DNO qui vient de commencer à forer.

Ultime manifestation du cynisme et de l'impudence néocoloniale orchestrée par Washington et Londres : les PSA seront « vendus » à l'opinion publique irakienne et internationale en expliquant que face aux énormes charges de reconstruction du pays - en ne précisant pas qu'il a été dévasté par une guerre (du Golfe), une décennie d'embargo, des bombardements réguliers et l'état de guerre qui se poursuit- le gouvernement irakien doit donner la priorité à cette immense tâche à ses obligations en matière de santé, d'éducation ....et délègue à des professionnels riches et avertis le soin d'exploiter le pétrole.

Non seulement les agresseurs n'envisagent pas un instant des réparations pour les immenses dommages des guerres qu'ils ont conduites, mais en plus ils mettent la main sur la seule ressource qui aurait permis de faire face aux immenses besoins du pays. Le gouvernement irakien en sera réduit à vivre de mendicité auprès des institutions financières internationales et des myriades d'ONG qui viendront lui faire la charité de leur présence « humanitaire ».

*Quelques exemples de PSA

- les premiers contrats de ce type furent signés avec l'Indonésie à partir de 1965 c'est-à-dire après le renversement de SOEKARNO et l'élimination physique - de 500 000 à 1 million de morts - du parti communiste indonésien et de tous ses sympathisants réels ou supposés.
- Au Timor Oriental après l'indépendance de ce petit pays très pauvre et saigné par sa guerre d'indépendance contre l'Indonésie,
- dans l'est du Congo (RDC) dans les régions où l'Etat congolais est quasiment absent, en Tanzanie
- En 1994, ELTSINE, qui fut décidément un serviteur dévoué des intérêts occidentaux, fit voter par la Douma une loi autorisant les PSA en Russie. Le gouvernement russe, soucieux de redevenir maître chez lui, refuse désormais de l'appliquer. Une évolution analogue est en cours au Kazakhstan et en Azerbaïdjan dont les dirigeants avaient, eux aussi, cédé aux sirènes pétrolières occidentales jusqu'à la fin des années 90. Qu'importe : les pétroliers se rabattent sur l'Ukraine à qui ils laissent espérer des découvertes somptueuses et lui assurant une moindre dépendance par rapport au pétrole russe
- plus récemment en Syrie, en Jordanie et au Soudan

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Page imprimée du site geostrategie.com
siryne
f
27 janvier 2006 16:44
Citation
Djenine a écrit:
C'est fait !

Merci Syrine !smiling smiley


il faut d'abord sauver ler universitaires marocains qui n'ont pas d'avenir

il faut liberer d'abord nos villes , suta et melilla et le sahara marocain
m
27 janvier 2006 16:59
soutenir les palestiniens et les irakiens n'est pas contradictoire avec le soutien de nos chercheurs et d'autre cause.

Je souhaite bon courage aux irakiens et aux palestinians, en fait ils leurs restent qu'une solution c'est de resister par tt les moyens....alors soutenant ces gens...
 
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