Quelque 300 personnalités islamistes ont lancé, lors d'une réunion mercredi à Doha, une "Campagne mondiale contre l'agression" américaine et israélienne visant le monde arabo-musulman.
Des islamistes d'Arabie saoudite, du Koweït, du Soudan, d'Egypte, d'Algérie et du Qatar ainsi que d'autres pays musulmans figurent parmi les 500 personnes à l'origine de la Campagne, selon les organisateurs.
"C'est un cadre où se conjugueront les efforts des enfants de la nation (musulmane) pour rappeler le devoir de s'entraider", a déclaré à l'ouverture de la réunion, Abderrahmane ben Omeir Nouaïmi, un islamiste qatariote, président du Centre arabe de recherches et d'études à Doha, à l'origine de cette initiative.
Se défendant de toute connotation terroriste qui pourrait être attribuée au forum qu'il est en train de promouvoir, M. Nouaïmi a préconisé, face à "l'agression" contre le monde musulman, "une résistance intellectuelle, d'information, éducative et juridique".
"La résistance à laquelle nous appelons est une résistance pacifique à l'agression sous toutes ses formes et non pas nécessairement une résistance par la violence et l'assassinat", a-t-il ajouté.
Cette réunion constituante a cependant été marquée par l'absence d'une majorité des 160 membres fondateurs saoudiens de la Campagne, dont cheikh Safar Al-Hawali, secrétaire général du comité préparatoire de cette initiative, selon les organisateurs.
"Les autorités saoudiennes ont empêché 150 personnalités parmi les fondateurs d'assister à la réunion" de Doha, a déclaré à l'AFP le président du comité d'information de la Campagne, le Palestinien Yacoub Mohammad.
Il a ajouté que "moins de 10 Saoudiens ont réussi à venir" à Doha où, selon l'un d'eux, ils se font discrets "de crainte d'être inquiétés à leur retour dans leur pays".
Intervenant à l'ouverture de la réunion, le chef du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Khaled Mechaal, a critiqué la politique moyen-orientale des Etats-Unis qu'il a qualifiée de "sioniste". Il a appelé les autres pays occidentaux à "se dissocier du projet sioniste" au Proche-Orient.
Il a cependant estimé que la résistance, au centre de la réunion de Doha, "ne peut pas être uniquement armée car il y a (...) une utilité à avoir une résistance pacifique".
"La résistance doit s'opérer dans tous les secteurs de la vie", a-t-il ajouté, soulignant qu'elle peut être "médiatique, économique et diplomatique" mais sans citer dans ce contexte nommément la résistance palestinienne.