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analyse psychologie de la terreur
a
19 février 2009 18:53
salam tlm

analyse que je trouve interessante à lire.

témoignage d'un juif

Une des choses dont on ne parle pas beaucoup, dans les médias, c’est l’insistance avec laquelle il est question, en Israël, d’attaquer l’Iran. La rumeur, dans la rue israélienne, dit qu’une attaque aérienne contre les réacteurs nucléaires de l’Iran est imminente.
Cela fait pas mal de temps, déjà, qu’une "bonne guerre" démange Israël.
L’agression foirée contre le Liban, en 2006, a provoqué un désarroi psychologique, le but n’ayant pas été atteint, et cela n’a conduit qu’à l’approfondissement du chiasme entre les milieux politique et militaire, en Israël.

Un ami israélien m’a dit, dégoûté, l’autre jour, qu’il règne là-bas une ambiance d’"orgasme national", à l’idée de s’en prendre à l’Iran. Ainsi, paradoxalement, tandis que les habitants de Gaza se reçoivent des bombes sur la tronche, tous les Israéliens ne parlent que d’une seule chose : l’attaque annoncée contre l’Iran. Mais pas si paradoxalement que ça, car il y a un lien, entre les deux…

Les problèmes sociaux d’Israël se sont aggravés de manière exponentielle, ces quinze dernières années. L’Israël d’aujourd’hui, c’est un Israël qui est bien différent de celui où j’ai grandi. Il y règne plus de crime violent et organisé que par le passé, et il y a plus de violence domestique et de maltraitance à enfants que jamais. Il y a plus de drogue en circulation, et plus de consommation, et ils ont aussi des gens bourrés au volant, chose que je n’avais jamais connue quand j’habitais encore dans ce pays.
Cela trouve un écho dans les rapports officiels, et aussi dans la presse quotidienne. Mon frère, qui habite en Israël, m’a raconté que des soldats faisant leur service militaire dans les territoires palestiniens occupés, où ils font régner la brutale occupation israélienne, ne rentrent chez eux, le week-end, que pour se retrouver impliqués dans des bringues alcoolisées et dans des assassinats. Impensable, ça, de mon temps…

Les Israéliens n’ont jamais été particulièrement tendres pour leurs propres compatriotes. C’est d’ailleurs, de fait, une des raisons qui ont fait que j’ai quitté ce pays. Tandis que j’allais sur la trentaine, j’ai commencé à ne plus supporter l’atmosphère inamicale, brutale et impitoyable qui m’entourait. Israël était un endroit dur à vivre, non pas à cause de nos soi-disant "ennemis", mais bien à cause de la manière dont les Israéliens se traitaient entre eux.
Vous auriez pu croire qu’il s’agissait de gens tous ennemis les uns des autres, et absolument pas d’un peuple qui aurait eu en commun une quelconque sorte d’héritage partagé…

La seule chose qui pouvait, à la rigueur, unir les gens et susciter, très fugitivement, un peu plus de gentillesse et de sens de l’entraide, c’était un sentiment d’être confronté à une menace collective, et en particulier à une "bonne guerre globale". J’ai vécu la guerre de 1967, et l’euphorie nationale qu’elle généra, et aussi la guerre du «Yom Kippour», en 1973, ainsi que la guerre d’usure, qui lui succéda.
Au moment de l’invasion du Liban, en 1982, j’étais moi-même au service militaire. La dernière guerre que j’aie vécue en Israël fut la guerre du Golfe, en 1991 : un missile Scud irakien avait atterri à quelques mètres seulement de mon immeuble, à Ramat-Gan, près de Tel-Aviv…

Je me souviens très bien de l’atmosphère avant, pendant et après les guerres. C’était les meilleurs moments. Vous pouviez sentir un changement, palpable, dans l’air. Les gens semblaient avoir un sens renouvelé des proportions des choses. Même des querelles de famille ou de voisinage de longue date étaient mises de côté, et tout le monde aidait tout le monde. Il y avait davantage de patience, et nous, les enfants, nous recevions beaucoup moins de torgnoles. Bien que j’eusse été terrifiée par les guerres, je me rappelle aussi avoir ressenti de l’excitation.

Il faut dire qu’il y avait un truc qui aidait : le fait que nous adhérions tous au mythe selon lequel nos quatre guerres, toutes les quatre, étaient du type "milchemet ein breira" : "des guerres où nous n’avions pas le choix". Le genre de guerre qui nous était imposé, et dans lesquelles nous devions nous impliquer «à notre corps défendant», et uniquement afin de nous défendre. Nous croyions aussi au «tohar ha’neshek», la «pureté de (no)s armes», c’est-à-dire à ce mythe selon lequel nos soldats se comportent, toujours, honorablement, et ne tuent que lorsqu’ils n’ont pas d’autre choix, et jamais des civils sans défense.
Nous étions toujours les «braves gars», dans toutes nos histoires collectives, ce qui, bien entendu, ne faisait qu’ajouter au vague sentiment patriotique général.

la suite ici: [www.ism-france.org]
 
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