Dakar (Sénégal) - Le partenariat entre les États-Unis et l'Afrique repose sur la conviction que seuls les Africains peuvent régler les problèmes de l'Afrique, mais les États-Unis feront tout leur possible pour les aider à avoir l'avenir brillant qu'ils méritent, a déclaré la secrétaire d'État des États-Unis, Mme Condoleezza Rice, le 20 juillet, en annonçant également la création d'un fonds de diversification dans le cadre de l'AGOA et l'ouverture à Dakar d'un quatrième centre du commerce des États-Unis.
Lors du discours qu'elle a prononcé ce jour-là, pendant la séance de clôture du Forum de l'AGOA à Dakar, Mme Rice a réaffirmé, comme l'avait dit le président Bush, que l'Afrique était un continent plein de promesses, de talents et de possibilités.
« Sous la direction du président Bush, a-t-elle dit, les États-Unis ont triplé leur aide au développement de l'Afrique, et nous la doublerons encore d'ici à 2010. »
Le président Bush a « également mis en route le plus vaste effort jamais entrepris par un pays pour lutter contre une maladie », le plan de 15 milliards de dollars d'aide d'urgence à la lutte contre le sida dans le monde.
« Pas plus tard que le mois dernier, a-t-elle déclaré, le président Bush a renforcé encore davantage le partenariat des États-Unis avec l'Afrique. Il s'est engagé à consacrer 1,2 milliard de dollars à la lutte contre le paludisme, son objectif ultime étant d'aider 175 millions de personnes dans 15 pays. Il a également proposé de nouvelles initiatives pour former 500.000 enseignants africains, pour offrir des bourses d'étude à 300.000 écoliers africains, essentiellement des filles, et pour aider plusieurs États africains à mieux protéger les droits de leurs citoyennes.
« Les États-Unis ne se contentent pas de décaisser de nouveaux fonds. Ils révolutionnent la façon dont la majeure partie de ces fonds est distribuée », a-t-elle fait remarquer.
Mme Rice a aussi fait état du Compte du millénaire, qui offre une aide financière aux pays qui gouvernent avec justice, qui favorisent la liberté dans le domaine économique et qui investissent dans le domaine social. (Madagascar et le Cap-Vert ont déjà conclu des accords de développement avec la Société du compte du millénaire, et le Sénégal vient d'en conclure un le 20 juillet, dans le cadre du Forum de l'AGOA.)
L'aide au développement, a-t-elle dit, peut avoir un rôle « catalyseur », mais à elle seule elle ne permettra jamais aux gens de se sortir de la pauvreté. C'est l'économie de marché qui permet aux individus de récolter les fruits de leur labeur, et c'est là l'objectif de la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA).
« L'AGOA est le résultat d'un vaste consensus politique en faveur de l'appui des États-Unis au développement de l'Afrique. Elle prescrit les principes de la bonne gouvernance comme condition d'octroi de ses avantages. Les gouvernements qui facilitent la démocratisation, qui protègent la liberté économique et qui renforcent l'état de droit sont les meilleurs partenaires des citoyens animés de l'esprit d'entreprise. À ce jour, 37 pays de l'Afrique subsaharienne répondent à ces critères essentiels. »
Tout le monde profite de l'AGOA, a-t-elle dit. « Les entreprises africaines créent plus d'emplois mieux rémunérés, et les consommateurs américains reçoivent plus de produits meilleur marché, des produits tels que des sorbets de l'Afrique du Sud, des sculptures de bois de la Tanzanie et du thon du Sénégal. Rien que l'année dernière, les importations non pétrolières ont augmenté de 22 %, et les États-Unis ont importé au total pour plus de 26 milliards de dollars de produits des pays africains bénéficiaires de l'AGOA.
« Afin de renforcer le succès de l'AGOA, les économies africaines doivent devenir plus compétitives et mieux à même de profiter des débouchés commerciaux. C'est avec ceci à l'esprit que les États-Unis lancent deux nouvelles initiatives visant à développer les capacités des pays africains de commercer dans le cadre du libre-échange. »
L'Initiative en faveur de la compétitivité des entreprises africaines sur le marché mondial, que le président Bush a annoncé dans un message vidéo lors de l'ouverture du forum de Dakar, a-t-elle indiqué, consacrera 200 millions de dollars, au cours des cinq années à venir, à la facilitation de la participation des entreprises africaines au commerce mondial et à l'ouverture à Dakar d'un nouveau centre du commerce, qui viendra s'ajouter à ceux d'Accra, de Gaborone et de Nairobi et qui sera géré par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
Une seconde initiative a trait à la création du Fonds de diversification de l'AGOA. « Dans le cadre de cette initiative, plusieurs organismes publics des États-Unis apporteront leur soutien aux États africains qui prennent des mesures pour diversifier leur économie et pour tirer davantage parti des avantages offerts par l'AGOA. Un des projets, sous la direction de l'Agence du commerce et du développement des États-Unis, consistera à accorder une aide financière d'un montant total de 1 million de dollars à des pays de l'Afrique de l'Ouest en vue d'accroître la sécurité de leurs transports aériens et de préparer les plans d'une nouvelle ligne de chemin de fer susceptible de faciliter l'intégration de la région. »
En conclusion, la secrétaire d'État a déclaré : « L'Afrique est un continent dont le potentiel est considérable. Tous les êtres humains sont empreints de dignité et possèdent la capacité de s'épanouir dans la liberté. Or, l'AGOA aide les femmes et les hommes talentueux de l'Afrique à exploiter leur potentiel naturel en vue de parvenir à la prospérité.
« Les États-Unis ne manqueront pas de leur offrir leur plein appui alors que les peuples de l'Afrique établissent des démocraties florissantes et parviennent à un développement durable. Vous avez fixé vous-mêmes ces objectifs. Vous êtes en train de prendre votre destin en main. Les États-Unis sont fiers d'être votre partenaire. »
Avant de prendre la parole devant les délégués au Forum de l'AGOA, Mme Rice s'était entretenue avec le président de la République sénégalaise, M. Abdoulaye Wade, au palais présidentiel. signé :acharif moulay abdellah bouskraoui.