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En Afrique, l'évasion des capitaux représente deux fois la dette
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4 octobre 2007 03:07
La fuite des capitaux continue de priver les pays africains de ressources indispensables à une croissance économique plus forte, estiment les experts de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans leur dernier rapport publié, mercredi 26 septembre, sur le développement économique en Afrique.


Selon les calculs de l'organisation onusienne, l'hémorragie financière cumulée depuis les années d'indépendance représente près du double de la dette du continent. En trente ans, les pays africains ont vu 400 milliards de dollars quitter le continent, alors que la dette globale de l'Afrique est de 215 milliards de dollars. Plus de 13 milliards de dollars par an ont fui, soit "un pourcentage vertigineux" de 7,6 % du produit intérieur brut (PICool annuel, entre 1991 et 2004, ce qui fait de l'Afrique "un créancier net vis-à-vis du reste du monde", précise Janvier Nkurunziza, économiste à la Cnuced.

Difficile de définir et d'estimer les montants de ces détournements de fonds qui sont le fait de régimes corrompus, mais également de l'instabilité politique et macroéconomique de certains pays africains. La seule certitude est que ces transferts inexpliqués, qui ne transitent pas par l'économie formelle, ne bénéficient pas aux économies locales. "Si ces ressources étaient allouées à des investissements productifs, elles permettraient de créer des emplois et de fournir des revenus à de larges segments de la population", estime la Cnuced.

"FORMALISER" LE SECTEUR INFORMEL

De son côté, la Banque mondiale a estimé qu'entre 20 et 40 milliards de dollars, placés sur des comptes en Suisse ou au Royaume-Uni, proviennent de pots-de-vin payés à des dirigeants corrompus dans des pays pauvres, principalement africains, ce qui représente jusqu'à 40 % de l'Aide publique au développement (APD).

Sur le continent africain, la question de la mobilisation des ressources financières existantes est donc cruciale. Le taux d'épargne en Afrique subsaharienne, qui avait atteint un niveau de près de 26 % en 1980, soit le niveau actuel de l'Amérique latine, plafonne aujourd'hui à 17,6 % du PIB.

Plutôt que d'axer les débats sur les moyens de combler ce déficit par l'APD ou l'investissement direct étranger (IDE), la Cnuced préconise d'améliorer les finances publiques et d'encourager l'épargne privée. Selon des fiscalistes africains, le simple fait d'améliorer la collecte de l'impôt permettrait de doubler les recettes fiscales dans certains pays. "Les variations importantes du ratio recettes fiscales sur PIB de 38 % en Algérie ou en Angola, contre moins de 10 % au Niger, au Soudan ou au Tchad, montrent que les pays ayant de très faibles ratios peuvent accroître sensiblement leurs recettes", remarque la Cnuced.

Quant aux envois de fonds des travailleurs émigrés, ils sont passés de 15 milliards de dollars en 1980 à 80 milliards de dollars en 2002, soit 2,5 % du produit national brut (PNCool de l'Afrique. Dans la mesure où ils ne représentent pas des sources d'endettement et sont moins risqués en termes de corruption et de transfert défaillant, il convient de les faire transiter par un système bancaire officiel. "La plupart des envois de fonds stimulent la consommation, mais les pays pourraient veiller à ce qu'ils soient davantage consacrés à l'investissement", souligne le rapport.

Dans le but d'augmenter les recettes publiques et pour élargir l'assiette fiscale, la Cnuced suggère également de "formaliser" le secteur informel, dont la part dans l'économie du continent africain atteint 45 % en moyenne.



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