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Affaire du consul d’Oran : Le Maroc rejette les allégations «ridicules» du porte-parole de la présidence algérienne

Le dérapage du consul du Maroc à Oran immortalisé par une vidéo amateure a servi de produit inflammable embrasant les frictions diplomatiques régulières entre Rabat et Alger.

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Belaïd Mohand-Oussaïd, porte-parole de la présidence algérienne / DR
Temps de lecture: 2'

Lorsque l'air diplomatique est saturé de gaz, la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. Un feuilleton s'est ouvert il y a un mois après le dérapage verbal du consul du Maroc à Oran, qualifiant l'Algérie de «pays ennemi».

Ce mardi, le porte-parole de la présidence algérienne a affirmé que «le consul du Maroc avait effectivement quitté le territoire national à la demande de l’Algérie», ajoutant que «l’attitude du consul marocain n’était pas étonnante car c’est un officier des renseignements marocains».

Après un moment d'hésitation, le ministre des Affaires étrangères a fini par répondre aux déclarations du ministre conseiller à la Communication, porte-parole officiel de la présidence de la république. «Le Maroc a d’abord pensé ne pas réagir à ces affirmations irresponsables auxquelles nous sommes habitués depuis des décennies. Toutefois, devant la gravité extrême de tels propos, le Maroc exprime sa consternation face à ces allégations émanant d’un représentant d’une institution censée faire preuve de discernement et de retenue», indique Nasser Bourita dans une déclaration à la MAP.

Le chef de la diplomatie s’est par ailleurs «interrogé sur les véritables motivations derrière cette nouvelle escalade et la volonté permanente de l’Algérie d’alimenter un climat de suspicion qui va à l’encontre de toutes les règles de bon voisinage». Et de préciser que «le Maroc rejette ces assertions ridicules et sans fondement», précisant que «le consul général du royaume à Oran est un cadre du ministère, justifiant d’une carrière longue de 28 ans, aussi bien au service central que dans plusieurs postes à l’étranger».

Le Maroc reconnait avoir rappelé son consul

Nasser Bourita a annoncé qu’il avait pris l’initiative d’appeler son homologue algérien, pour lui dire, quelle que soit la véracité des propos attribués au consul, le Maroc a décidé son rappel immédiat. Une référence à la conversation téléphonique du 15 mai avec Sabri Boukadoum. Ce rappel est ainsi officiellement assumé. Pour mémoire «une source autorisée à l’ambassade marocaine à Alger» avait assuré à le360.ma que la vidéo a fait l’objet «d’un montage». 

Nasser Bourita insiste désormais sur «le rappel du consul [qui] a été décidé à l’initiative exclusive du Maroc même s’il s’est toujours acquitté de ses fonctions de manière tout à fait convenable et professionnelle». Il précise qu’ «à aucun moment, le Royaume n’a reçu, de la part des autorités algériennes, une quelconque demande officielle formelle de rappel de son consul général».

Ce matin, le ministre conseiller à la Communication, porte-parole officiel de la présidence de la république a indiqué que le diplomate Boutaher Aherdan a quitté Oran «à la demande de l’Algérie et son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance».

Cet après-midi le groupe de l’Istiqlal à la Chambre des conseillers a condamné la sortie médiatique de Belaïd Mohand Oussaïd, en présence de Nasser Bourita qui n'a pas commenté.