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Bons du trésor US : Comment expliquer la différence entre le Maroc (4,2 MM$) et l’Algérie (0,6 MM$) ?

Le Maroc est le quatrième pays en Afrique en termes d'investissement en bons de trésor américain, selon les statistiques du Département du trésor des États-Unis rendues publiques la semaine dernière. L’Algérie se classe au 8ème rang malgré des réserves de change de 62 MM$.

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Photo d'illustration. / DR
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Le Département du trésor des États-Unis a rendu public, vendredi, ses statistiques pour les titres du Trésor américain détenus par des résidents étrangers, au 1er mars 2020. Il en ressort ainsi que plusieurs pays du globe détiennent un ensemble d’environ 6 759 milliards de dollars américains (MM$).

Ainsi, pour l’Afrique, dix pays, dont le Maroc, détiennent environ 68 milliards de dollars américains, répartis entre 41,7 MM$ en bons de trésor à long terme (LT), et plus de 27 MM$ à court terme (CT).

Selon les dernières statistiques de mars 2020, le Maroc est l’un des pays africains qui place le plus ses devises en bons du trésor US. Le royaume arrive ainsi quatrième en Afrique, avec 4,275 MM$, répartis entre 4,253 MM$ de bons de trésor à long terme et 22 MM$ à court terme. Il se place ainsi derrière, l’Afrique du Sud avec 16,495 MM$ ; le Nigeria avec 4,963 MM$ ; le Kenya avec 4,307 MM$.

Pour le dernier bilan annuel fixé fin juin 2019, le Maroc disposait de 4,977 MM$ de bons de trésor US, soit une baisse de plus de 10% mais qui n'est rien comparé au désengagement du pays voisin.

La fonte des réserves de change de l’Algérie

L’Algérie, quatrième PIB en Afrique, après l’Egypte, le Nigeria et l’Afrique du Sud, est toutefois huitième en Afrique en investissement en bons de trésor américain. Jusqu’au 1er mars 2020, le voisin de l’Est ne possédait plus que 681 millions de dollars (soit 0,681 MM$), principalement sous forme de bons à court termes (680 millions de dollars).

Une baisse qui se poursuit depuis plusieurs années malgré l'importante réserve de changes en devises. Pour placer ses réserves, les bons de trésor américains ne semblent plus séduire l’Algérie. Les raisons sont miltiples et génèrent des polémiques récurrentes dans les médias et cercles de décisions algériens.

En février dernier, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Ayman Benabderrahmane a fait état du «rythme de la fonte inquiétant des réserves de change de l’Algérie», écrit Le Soir d’Algérie. L’année dernière, le média Algerie-Eco avait affirmé que «les réserves de change ont déclinées d’environ 120 milliards de dollars en l’espace d’à peine cinq années», déplorant une érosion qui se fait au rythme de 25 milliards de dollars par an. Elles sont tombées à 62 milliards de dollars en février 2020, selon les statistiques officielles.

Autre raison plus structurelle, la Banque centrale de l’Algérie préfère placer les réserves de change dans des banques commerciales notées AAA, ce qui constitue un risque mais permet une plus grande liquidité selon le banquier central algérien. Un recours qui est motivé suite au déficit important de la balance des paiements dans le pays voisin avec la chute des prix du pétrole.