Au Maroc, le confinement décidé le 20 mars dernier, et prolongé une première fois le 20 avril, sera prolongé de trois semaines supplémentaires, soit jusqu’au 10 juin prochain.
Lors de son intervention, ce lundi, devant les députés et les conseillers du Parlement marocain, Saadeddine El Othmani a tenu un long monologue avant de doucher les espoirs d'un déconfinement éventuel le 20 mai.
«Le confinement est difficile pour certains, mais cela nous a permis de réaliser beaucoup de choses, comme le contrôle de la propagation de la pandémie, tout en veillant de ne pas mettre de la pression sur le système de santé», a-t-il déclaré devant les élus et les conseillers de la Nation.
#سعدالدين_العثماني : الحجر الصحي ليس هدفا في حد ذاته، ولكنه السبيل للخروج الآمن من المعركة ضد الوباء. وسننتصر جميعا بإذن الله pic.twitter.com/bG4MjSlJ6R
— سعد الدين العثماني EL OTMANI Saad dine (@Elotmanisaad) May 18, 2020
9 000 à 15 000 décès évités
Citant les rapports du ministère de la Santé, il a évoqué les facteurs à prendre en compte, comme un R0 de moins 1 avec une stabilisation pendant deux semaines. «Le R0 national atteint aujourd'hui 0,9 au niveau national tandis que les experts recommandent un R0 de 0,7», justifie-t-il, rappelant que la décision de déconfinement ne doit pas bouleverser le système de Santé.
Le confinement a permis d’éviter 9000 à 15 000 décès, note le chef du gouvernement, estimant qu’avec «l’approche de l’Aid El Fitr, il y un risque d’apparition de foyers et nous ne voulons pas que cette fête se transforme en un drame pour les Marocains».
El Othmani a également rappelé l’apparition continue de «foyers d’infection», citant un total de 467 clusters dans 10 régions depuis le début de la pandémie, avec 3 800 cas, dont la moitié est enregistrée dans des foyers familiaux. «La situation est maitrisée et sous contrôle mais pas encore rassurante», commente-t-il.
Multiplier les tests effectués et réduire le temps d'attente
Le chef du gouvernement, qui a commencé son intervention par un longue introduction, a mis en exergue les mesures destinées à soutenir les hôpitaux, rappelant que sur 190 centres de santé au niveau national, un tiers est réservé aux patients Covid+, avant d’aborder les tests de dépistages.
«La découverte des nouveaux cas par des tests laboratoire doit être rapide et nous devons suivre leurs contacts d’où la nécessité d’élargir les tests. Au début, nous avons commencé avec pas plus de 1 000 tests avec deux laboratoires alors que maintenant, 13 laboratoires publics ont adopté la technologie PCR. Avant-hier, plus de 6 600 tests quotidiens ont été réalisés», s’est-il félicité.
El Othmani a précisé qu'en ajoutant 5 laboratoires militaires et trois laboratoires privés, le Maroc réalise actuellement 8 000 tests. «D’autres laboratoires publics ouvriront dès la semaine prochaine à Er-Rachidia, Nador et Dakhla, en plus d’un laboratoire mobile préparé par le ministère de la Santé», promet-il.
«L’objectif : un minimum de 10000 tests quotidiens en prévision de la levée du confinement. De plus, les tests nécessitent parfois 3 à 5 jours d’attente. Notre objectif est un déla maximum de 24h pour que les gens ayant les symptômes n’attendent pas.»
Le chef du gouvernement critique, par ailleurs, les fake news sur les kits de dépistages relayés sur les réseaux sociaux. Et d’annoncer également, sur un autre volet, la mise en place d’une plateforme en ligne pour les réclamations des Marocains du secteur informel n’ayant pas encore reçu l’aide de l’Etat.
Les grands absents du long discours de Saadeddine El Othmani au Parlement restent les Marocains bloqués à l'étranger. Aucune information n'a été donnée les concernant et aucune annonce de rapatriement n'a été formulée. L'attente risque de se prolonger puisque selon nos sources, la Royal Air Maroc n'a pour l'instant reçu aucune instruction pour préparer une opération de rapatriement.