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Face à l’indignation, l’ambassadeur du Koweït au Maroc, Abdellatif Ali Al-Yahia, est sorti de son silence. Vendredi, il a abordé le cas d’un ressortissant koweïtien de 24 ans, interpelé à Marrakech pour des faits de pédophilie mais remis en liberté conditionnelle, et qui est depuis retourné dans son pays. Dans des déclarations au site d’information arabophone Alyaoum24, le diplomate rejette l’implication de sa représentation consulaire, mais reconnaît avoir été en contact avec les parties concernées lorsque la procédure de judiciaire «prenait beaucoup de temps» à aboutir.
«Nous ne sommes intervenus que lorsque le ressortissant a commencé à subir des chantages, ce qui n’est pas normal, mais l’ambassade n’a pas interféré dans les prérogatives de la justice», a-t-il avancé. Et d’ajouter : «Le juge l’a remis en liberté sans que notre représentation consulaire n’exerce de pression.» Abdellatif Ali Al-Yahia rejette la responsabilité du retour du prévenu au Koweït sur la justice marocaine, qui, selon lui, «n’a pas fermé les frontières, par inadvertance ou à défaut d’une mesure administrative».
«Nous avons découvert [ce retour, ndlr] comme vous», ajoute-t-il en s’adressant aux journalistes. «Nous avons des accords communs avec le Maroc. Par conséquent si nous rapatrions un ressortissant et qu’Interpol le réclame, nous allons évidemment l’extrader, alors pourquoi l’aurions-nous exfiltré dès le début ?», s’est-il encore défendu.
«Dans le document que nous avons remis à la justice, nous nous sommes uniquement engagés à ne pas fournir de facilités au ressortissant pour regagner le Koweït et à ne pas lui remettre un document de voyage, si jamais son passeport était confisqué», assure encore l’ambassadeur. Rejetant tout en bloc, il a également expliqué ne pas avoir connaissance des arrangements matériels qui auraient été conclus entre le prévenu et les parents de l’adolescente.
Abdellatif Ali Al-Yahia a exprimé les prédispositions du Koweït à livrer le jeune homme au Maroc via Interpol, si les autorités l’exigent et qu’un verdict est prononcé. Il assure que la représentation consulaire «a convenu avec le prévenu d’assister à la prochaine audience, prévue le 17 mars, s’il termine son traitement, [ce dernier]étant pris en charge pour des soins psychiques».
