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Mosquée de Bayonne : Qui est Claude Sinké, l’auteur présumé de l'attentat ?

Dans la commune où il vit, cet octogénaire est décrit comme un homme aigri et agressif, proche des idées d’extrême droite et fan du polémiste Éric Zemmour. Certains témoignages font état également de troubles psychologiques.

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Des policiers et pompiers devant la mosquée de Bayonne ce 28 octobre. / Ph. Associated Press
Temps de lecture: 3'

Ancien candidat frontiste, fan du polémiste Éric Zemmour, «psychologiquement perturbé»… Le profil du suspect de l’attaque de la mosquée de Bayonne se dessine peu à peu. Claude Sinké, 84 ans, a été interpellé hier après-midi à son domicile de Saint-Martin-de-Seignanx, après avoir grièvement blessé deux personnes en leur tirant dessus, après qu’il eut tiré des coups de feu devant la mosquée de Bayonne.

Dans la commune où il vit, personne ne se dit proche de cet agent de l’État à la retraite. Sculpteur à ses heures, Claude Sinké est décrit comme «atypique», voire qui «[donne] l’apparence de quelqu’un psychologiquement perturbé», indique l’Agence France-Presse (AFP). Francis Giraudie, premier adjoint de Saint-Martin-de-Seignanx, le décrit auprès de l’AFP comme «quelqu’un qui avait des obsessions». Et d’ajouter : «Il considérait qu’il n’était pas écouté. Il venait parfois à la mairie, ou appelait, pour se plaindre de diverses choses.» Bernard Lagarde, un autre élu, se souvient : «Une fois, il avait agressé verbalement la maire, j’ai dû intervenir pour le calmer.»

Soutien à Éric Zemmour

Auprès du journal Libération, un membre de l’équipe municipale de Saint-Martin-de-Seignanx s’épanche sur la personnalité de l’octogénaire : «Il avait une personnalité particulière, et savait perturber une assemblée par des propos choquants, voire révoltants. Il était particulièrement vindicatif contre certaines communautés, et avait du mal à supporter qu’on puisse porter le voile, par exemple. Il était connu de tous dans la commune pour son verbe et ses propos extrêmes. Je pensais que ses paroles allaient plus loin que la réalité de ce qu’il pouvait commettre. Surtout pour un homme de 84 ans, même s’il est de constitution robuste et qu’il ne fait pas son âge.»

Contacté par le journal régional Sud Ouest, Lionel Causse, député de la deuxième circonscription des Landes et ancien maire de Saint-Martin-de-Seignanx, se souvient de propos xénophobes et homophobes, décrivant un homme «violent verbalement» avec l’édile et le personnel de la mairie.

Une aigreur et une agressivité dont ses écrits font état. Sur un groupe Facebook intitulé «Le blog de ceux qui aiment Éric Zemmour», il avait publié en 2014 un message de soutien au chroniqueur de CNews, à l’origine de plusieurs polémiques, notamment pour ses propos islamophobes.

Ancien candidat sous l’étiquette Front national

Proche de l’extrême droite, Claude Sinké a aussi été candidat du Front national (FN) en 2015 aux élections départementales des Landes, canton de Seignanx. D’après Jacques Leclercq, délégué adjoint landais du Rassemblement national (RN) à l’AFP, il avait été «écarté du parti» après ces élections – sans toutefois donner plus de précisions.

Interrogé sur CNews, l’eurodéputé du Rassemblement national Nicolas Bay a en effet confirmé que le suspect était bien un ancien candidat du FN, se hâtant toutefois de préciser : «Il avait quitté le parti en indiquant que les idées du FN ne lui correspondaient pas. C’est un extrémiste qui n’avait rien à faire dans nos rangs et qui est parti.» Sur son compte Twitter, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a quant à elle assuré que cet «acte inqualifiable» est «absolument contraire à toutes les valeurs portées par [son] mouvement».

Le journal Sud Ouest a également publié l’en-tête d’une lettre de Claude Sinké rédigée trois jours avant la fusillade, le 25 octobre, à l’attention du bâtonnier de Bayonne et du procureur de Dax, dans laquelle il annonçait sa volonté de porter plainte contre le président Emmanuel Macron. Le journal a choisi de ne pas en publier l’intégralité «en raison de son caractère discriminatoire, xénophobe et diffamatoire». Placé en garde à vue, Claude Sinké a reconnu être l’auteur des tirs.

article_updated 29/10/2019 a las 12h37