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Les Marocaines en Syrie ne seront pas poursuivies en justice à leur retour au Maroc

Le Maroc a annoncé, via le directeur général du BCIJ, Abdelhak Khiame, que les Marocaines bloquées en Syrie et ayant rejoint leurs maris, ne seront pas poursuivies en justice si elles rentrent au Maroc. Une nouvelle bien accueillie au sein de l'Observatoire du nord pour les droits de l'Homme, en contact permanent avec les familles de ces Marocaines. 

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Photo d'illustration. / Ph. DR
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Les familles des Marocains en Syrie peuvent enfin souffler. Ce lundi, le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak Khiame a annoncé que les épouses marocaines de djihadistes ayant combattu pour le groupe «Etat islamique» en Syrie et en Irak ne seront pas poursuivies judiciairement une fois de retour au Maroc.

Cité par l’agence espagnole EFE et Le 360, le patron du BCIJ a précisé que près de 700 femmes et enfants de nationalité marocaine sont actuellement pris au piège dans la zone du conflit syrien. Selon lui, il y a exactement 280 femmes, responsables de 391 mineurs. Il n’a toutefois pas donné de détails sur le lieu où elles seraient emprisonnées.

Abdelhak Khiame a également ajouté que ces Marocaines «n’y sont pas allées pour se battre, mais se sont limitées à accompagner leurs maris». «Par conséquent, nous n'avons rien à leur reprocher», a-t-il expliqué.

Et d’ajouter que «celles qui sont rentrées au Maroc ont bénéficié d'un traitement spécial consistant en une aide à leur réadaptation et à leur réinsertion sociale».

Un suivi social et psychologique mais aussi juridique à prévoir

Une bonne nouvelle pour l'Observatoire du nord pour les droits de l'Homme (ONDH) qui appelait depuis plusieurs mois au rapatriement de ces femmes et de leurs enfants. Mohamed Benaissa, son président, ne cache pas sa satisfaction. «Nous avons reçu cette bonne nouvelle avec beaucoup de soulagement, surtout que nous appelons depuis un an et demi à ce que ces Marocaines et leurs enfants soient rapatriés au Maroc, dans le cadre d’un geste humanitaire, et conformément aux conventions internationales des droits de l’Homme», nous déclare-t-il.

Pour lui, «le fait de suivre le cas de ces femmes répond aussi à la démarche humanitaire entreprise par le Maroc à l’égard des femmes et des enfants, ce que nous ne pouvons que saluer». «Ce geste intervient alors que des pays européens continuent de poursuivre des femmes dans de pareilles situations», rappelle-t-il.

Tout comme Abdelhak Khiame, Mohamed Benaissa rappelle que «ces femmes ont suivi leurs maris à cause de leurs dépendances économiques et financières et de peur de se retrouver dans des situations socio-économiques encore plus défavorables». Mais il considère que ce geste doit être complété par d’autres.

«Il y a d’autres gestes à prévoir, comme l’accompagnement de ces femmes. Un suivi social et psychologique mais aussi juridique car certains enfants sont nés de mariages différents ou disposent de plusieurs nationalités, alors que d’autres sont nés en Syrie et ne disposent pas de documents d’identités.»

Mohamed Benaissa

Pour le président de l’ONDH, «les choses ayant changé sur le terrain, ces femmes ne sont pas en danger comme auparavant». Mais «cela ne veut pas dire que ces Marocaines ne doivent pas être rapatriées le plus tôt possible», conclut-il.