Menu

angle_2

Converti au christianisme, un Marocain raconte ses ennuis avec les autorités

Souvent, la liberté de culte pour les Marocains convertis au christianisme se résume à un chemin de croix, notamment pour les démunis. En témoigne le cas d’Abdelmouttalib Ghaffar. Certes, il n’a pas été emprisonné comme le vendeur ambulant de Taounate, Mohamed El Baladi, mais il rapporte, dans des déclarations à Yabiladi, des restrictions d’un autre genre.

Publié
Image d'illustration. / DR
Temps de lecture: 2'

Alors que les préparatifs de la visite du pape François au Maroc vont bon train, des «allégations de restrictions» qu’auraient subies des Marocains convertis au christianisme refont surface.

Le cas d’Abdelmouttalib Ghaffar, un agriculteur âgé de 53 ans résidant à Marrakech et père de famille, a été au cœur d’un point de presse organisé cet après-midi au siège de l’AMDH à Rabat par l’Association marocaine des droits et libertés religieuses (AMDLR). «J’ai été baptisé ici au Maroc en 2011 par des frères marocains», nous confie Ghaffar, quelques minutes avant d’affronter les questions des journalistes.

«Les problèmes avec les autorités ont commencé après mon retour d'Egypte. Je m’y suis rendu pour suivre des stages de formations en vue d’approfondir mes connaissance religieuses», nous raconte-t-il. «Je lance un appel au roi Mohammed VI, le commandeur de tous les croyants, de m’aider à retrouver mes documents et à exercer librement mes convictions religieuses.»

Abdelmouttalib Ghaffar

Un «retrait» de la carte CIN et du permis à l’origine de cette affaire

Ses ennuis remontent à 2017. «Il s’est vu retirer sa carte d’identité nationale et son permis de conduire. Il a entamé les traditionnelles démarches administratives pour en avoir de nouvelles mais sans succès», nous explique pour sa part Jawad El Hamidy, le président de l’AMDLR. «Son avocat a ensuite déposé des plaintes devant la justice, mais elles n’ont pas abouti à des procès», s’indigne-t-il.

Et d’ajouter que son association, qui a pris la défense d’Abdelmouttalib Ghaffar, a adressé deux lettres en ce sens à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et à la présidence du parquet général pour connaître le sort qui a été réservé aux plaintes. «Seuls les services de Mohamed Abdennabaoui ont répondu à notre correspondance mais ils ont nié avoir reçu de requête à ce sujet», ajoute Jawad El Hamidy.

Ce dernier, tout comme le Marocain de confession chrétienne, ont été «reçus et écoutés par une représentante du Conseil national des droits de l’homme», ce mardi matin. L'AMDLR a également adressé un courrier électronique portant sur le cas de Ghaffar à la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le racisme et les discriminations, Tendayi Achiume, qui s’est rendue en décembre au Maroc.

L’agriculteur dit simplement demander que les autorités l’autorisent à «récupérer» sa carte CIN et son permis de conduire, ou qu’ils l’autorisent à en refaire d’autres.