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Espagne : L’extrême droite fait son entrée au Parlement andalou

Le parti d’extrême droite espagnol VOX a remporté 12 sièges aux élections au Parlement d’Andalousie. Outre les politiques anti-migrants, le parti propose la construction de murs infranchissables autour de Ceuta et Melilla, réclamant une reconnaissance marocaine de la souveraineté espagnole sur les deux enclaves.

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Santiago Abascal, président du parti politique espagnol VOX. / Ph. DR
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Un séisme politique s’est produit sur le scène politique andalouse. Dans la nuit de dimanche à lundi, les autorités locales andalouses ont dévoilé les résultats des élections des membres du Parlement andalou, annonçant que le parti ultraconservateur espagnol VOX fait officiellement son entrée dans le parlement local.

La formation politique, présidée depuis sa création en 2013 par Santiago Abascal a remporté 12 sièges. Avec ce nombre de siège, le plaçant en tant que cinquième force au Parlement d’Andalousie, plusieurs coalitions se profilent au moment où les formations politiques espagnoles se trouvent dans l’impasse. Pour l’instant, aucun parti n’a émis le souhait de s’allier avec VOX.

Ciudadanos, ayant raflé 21 sièges, a demandé officiellement au parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) (33 sièges) de le soutenir pour faire barrage à VOX en «élaborant un projet politique modéré, rationnel et constitutionnel».

Mais la montée fulgurante d’un parti de droite récemment créée, qualifiée par certains comme un revirement de taille vers la droite, est l’information principalement relayée par les médias espagnols ce lundi. Cette «première» qui intervient depuis près de quatre décennies de démocratie espagnole est largement suivie par les observateurs nationaux et internationaux, compte tenu des déclarations précédentes des membres de VOX ou encore leur programme électoral.

«Expulser les migrants illégaux vers leurs pays»

En effet, le parti mise principalement sur trois axes fondamentaux : la lutte contre l’immigration, le renforcement des dispositifs frontaliers et la reprise du poids sur l’échiquier européen. Parallèlement à une augmentation du budget de l’armée, le parti propose «l’expulsion des migrants illégaux vers leurs pays d’origine», ainsi que «l’expulsion des migrants qui réside légalement sur le territoire espagnol, s’il commentent un délit mineur ou grave».

Plus loin, le parti propose une «suppression des aides pour les migrants qui, dans le passé, sont arrivés en Espagne de façon illégale». A cet effet, le groupuscule de droite compte «durcir les voies pour l’obtention de la nationalité espagnole», en supprimant les procédures rapides et en élevant l’exigence quant à la maitrise de langue ainsi que les indicatifs d’une «bonne intégration».

Le programme du parti aborde aussi les mesure pour faire face à la montée de l’extrémiste. VOX propose ainsi la «fermeture des mosquée fondamentalistes», «l’arrestation et l’expulsion des imams extrémistes», en appliquant notamment une «réciprocité envers les pays islamiques». De plus, le groupe évoque une «suppression des cours d’éducation islamique dans les écoles publiques».  

Construire des murs infranchissables à Ceuta et Melilla

Mais l’un des axes majeurs de la politique du parti est sans doute la «reconquête des territoires espagnols». Ainsi, VOX souhaite à la fois affirmer et conforter la colonisation de Ceuta et Melilla, enclaves espagnoles en territoire marocain.

Le parti propose «le renforcement des frontières», «l’augmentation et la rationalisation du budget de la défense», et exige même du Maroc une «reconnaissance et un respect totaux de la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla».

De plus, la formation politique d’extrême droite veut exiger auprès de l’OTAN d’inclure «expressément les deux villes autonomes dans leur ensemble de protection» et réclame depuis quelques mois l’édification de «murs infranchissables à Ceuta et Melilla», accompagnée d’une augmentation des ressources matérielles et humaines dans les deux enclaves.

Contrairement aux exigences vis-à-vis du Maroc, la formation d’extrême droite propose une réappropriation de Gibraltar par «voie politique». Le parti revendique la récupération pure et simple de Gibraltar sous giron espagnol, alors que le Rocher est sous la souveraineté du Royaume-Uni depuis 1713.