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Tinfidine : Délabrée, l'école primaire est boycottée par les parents d'élèves

A Tinfidine, des parents d’élèves ont décidé de ne plus envoyer leurs enfants à l’école pour protester contre son état de délabrement. Les autorités locales assurent ne pas avoir les ressources financières pour procéder à la rénovation de l’établissement.

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Une école primaire dans une région rurale du Maroc. / DR
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Les parents d’élèves du village de Tinfidine, dans la région de Beni-Mellal-Khénifra, boycottent actuellement l’école primaire locale pour protester contre les conditions dans lesquelles leurs enfants étudient.

Depuis lundi, ils n’envoient plus leurs enfants dans cette école qui ne possède que deux salles de classe, nous ont fait savoir des sources sur place. Le manque de salles de cours a en effet affecté le processus d’apprentissage des élèves qui, contrairement à d’autres au Maroc, étudient moins de trois heures par jour.

170 élèves pour deux salles de classe

«Il y a deux raisons à l’origine de ce choix», nous explique Hussein Mahrouk, de l’association des parents d’élèves de Tinfidine. «L’école n’a que deux salles de classe, ce qui oblige ces enfants à se contenter de seulement deux heures et demie de cours par jour», précise-t-il, estimant que «ce n’est pas suffisant comparé au nombre d’heures de cours prévu par le programme». Ce que confirme Mahjoub, père de famille, qui a lui aussi décidé de ne plus envoyer ses enfants à l’école afin de faire pression sur les autorités pour qu’elles trouvent une solution.

Les équipements de l’établissement sont également problématiques, notamment au vu du nombre croissant d’élèves. «L’école assure six niveaux et le nombre d’enfants inscrits augmente chaque année», déplore Hussein Mahrouk. C’est sans compter l’une des salles qui, l’hiver, ne peut qu’être partiellement utilisée en raison des pluies et de la neige, ajoute ce membre associatif. Au total, 170 enfants fréquentent cette structure.

Les enseignants ont donc adopté un calendrier particulier pour tenter d’assurer un maximum d’heures de cours. «Ils divisent leur emploi du temps en trois temps pour pouvoir couvrir tous les niveaux», indique encore Hussein Mahrouk.

Manque de moyens

Les responsables de l’école se sentent impuissants face à cette situation qui perdure depuis un an. «Il y avait une troisième salle de classe mais elle a été démolie il y a un an parce qu’elle était sur le point de s’effondrer», nous dit une source de l’établissement.

«Nous avons contacté la commune et la wilaya, qui sont les seules à pouvoir construire une salle de classe supplémentaire pour les élèves, mais elle nous a répondu qu’elle n’en avait pas les moyens.»

Khalid Abou Nassr, président de l’Association Tinfidine pour le développement local, a également confirmé avoir envoyé un courrier aux autorités locales, avant d’essuyer la même réponse.

Les parents d’élèves de Tinfidine en veulent aussi à la suspension du programme «Tissir», consacré à la lutte contre la déperdition scolaire. «Chaque élève est censé recevoir une bourse de 100 dirhams par mois, comme le suggère le ministère de l’Éducation nationale, mais les enfants de Tinfidine n’en bénéficient pas», ajoute Khalid Abou Nassr. Une colère d’autant plus exacerbée que d’après ce responsable associatif, d’autres élèves de la région bénéficient toujours de ces aides financières.