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Casablanca : Accusée de torture, l’employeuse de Latifa blanchie par la justice

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Le tribunal de première instance de Casablanca - Aïn Sebaâ a acquitté la prévenue. / Ph. DR.
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Après avoir été poursuivie plusieurs mois en état d’arrestation, l’employeuse de Latifa a été acquittée en première instance à Casablanca. Depuis janvier dernier, elle était jugée pour des faits de torture et de maltraitance sur Latifa, 22 ans, qui a été sa travailleuse de maison. Rendu hier en fin de journée, le verdict a été communiqué ce matin à Yabiladi par l’association INSAF, qui prend en charge la plaignante depuis son hospitalisation dans un état grave.

«Nous sommes choqués par cette décision qui n’est pas digne d’un Etat de droit, d’autant plus que le juge d’instruction avait décidé de poursuivre la prévenue en état d’arrestation», nous confie Omar Saadoun, responsable du programme de lutte contre le travail des enfants au sein de l’association INSAF. Le militant nous indique que comme prévu avant même le verdict, l’avocate de Latifa a porté le dossier en appel ce vendredi. Par ailleurs, l’association compte mobiliser le Collectif pour l’éradication du travail des «petites bonnes», ainsi que les organisations de droits humains, «quitte à porter l’affaire à l’international».

Pour Omar Saadoun, toutes les preuves étaient là pour confirmer les chefs d’accusation : «Le rapport médical était accablant et faisait état de maltraitance et de violences réelles, en plus des photos, du constat des médecins qui l’ont prise en charge, du constat dressé pendant sa période de réanimation…»

Il nous explique que Latifa est «dans un état psychologique préoccupant, car rien n’a été pris en compte au niveau humain, concernant la mise en danger de sa vie, après tous les procédés médicaux qu’elle a subis pour revenir à la vie. C’est une survivante». Le militant la décrit «sous le choc et l’incompréhension, car elle se dit que venant de Zagora, une région éloignée, il serait impossible pour elle d’obtenir récupération».

L’association INSAF ne compte pas s’arrêter là, tout en gardant espoir que malgré une procédure pouvant durer plusieurs mois, Latifa sera réhabilitée dans ses droits devant la cour d’appel.