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Jerada : Taire les dysfonctionnements est un acte de «trahison de la constitution», affirme Benabdellah

Après le limogeage de son secrétaire général du gouvernement El Othmani, le PPS a retrouvé un peu de sa liberté de ton. Pour Nabil Benabdellah celui qui ne pointe pas les dysfonctionnements «trahit la constitution» marocaine.

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Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS / DR
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Le PPS tient à exprimer ses positions même si parfois elles heurtent la ligne suivie par la majorité gouvernementale. Le Hirak de Jerada a offert au petit poucet de la majorité d'El Othmani l'occasion idoine de revendiquer sa liberté de ton.

La semaine dernière, le groupement des députés du PPS a adressé une question écrite au ministre de l'Intérieur sur le recours à la force pour disperser des manifestations dans la ville minière. Les camarades ont invité Abdelouafi Laftit à «privilégier la voie du dialogue et de la communication comme solution».

Ce mardi 20 mars à Rabat lors d'un point de presse, c'est au secrétaire général de revenir sur le même sujet. Nabil Benabdellah a reconnu que «Jerada est une ville sinistrée». Endossant l'habit de l'avocat, l'ancien ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, limogé par le roi Mohammed VI le 24 octobre, a plaidé le droit de Jerada de bénéficier des mêmes programmes de développement lancés dans d'autres régions du royaume.

«Ne nous sommes pas dans un caserne militaire»

Nabil Benabdellah a défendu le droit de son parti d’exprimer librement ses opinions, soulignant que les règles de jeu au sein de la majorité gouvernementale diffèrent totalement de celles en vigueur dans les casernes militaires. Et de nuancer en rappelant que le PPS demeure entièrement engagé à soutenir le cabinet El Othmani. Un engagement qui se traduit par l'adhésion de sa formation à tous les projets de loi soumis par le gouvernement à l'approbation des deux Chambres du Parlement, a-t-il expliqué.

Certains n'hésitent pas à établir le lien entre cette liberté de ton à laquelle les camarades tiennent tant et le départ de Benabdellah du gouvernement. Une approche que le secrétaire général conteste évidemment, arguant que celui qui ne pointe pas les dysfonctionnements «trahit la constitution» marocaine.

Pour mémoire, le bureau politique du PPS a appelé mi-février les composantes de la majorité gouvernementale à se conformer aux «critères de la pratique politique droite» et à «la concurrence partisane saine, basée sur l’égalité, la liberté et une diligence créative au profit de notre pays et de notre peuple». Un conseil destiné en son temps au PJD et au RNI.