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Maroc : El Othmani prononce un discours devant des chaises vides

Saâdeddine El Othmani est un homme seul. Ses «frères» et «sœurs» ont boycotté son meeting politique à Dcheira. Il y a trois ans, sur cette même place, Abdelilah Benkirane prononçait un discours devant plus de 20 000 personnes.

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Ph. DR.
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Quatre mois après son élection à la tête du PJD, Saâdeddine El Othmani peine toujours à asseoir son autorité. Samedi à Dcheira, le secrétaire général de la Lampe a été lâché par les barons locaux de son parti. Et pour cause, ils l’ont laissé présenter son discours face à un auditoire vide. Pourtant, le Souss est réputé pour être un bastion du PJD.

Outre la mairie d’Agadir, les islamistes détiennent la majorité des sièges dans les communes d’Aït Melloul, de Dcheira et d’Inezgane, la ville natale d’El Othmani. Une présence qui aurait pu se traduire par une forte mobilisation des présidents des communes pour éviter au chef du gouvernement l’objet de dérisions sur les réseaux sociaux.

Ils auraient pu ramener des spectateurs, remplir les chaises vides et ainsi sauver la face du chef du gouvernement. C’est d’ailleurs ce qu’ils avaient fait avec Abdelilah Benkirane lors de son meeting politique à Dcheira, le 7 mars 2015.

Du pain béni pour le RNI

L’ancien secrétaire général du PJD s’était retrouvé face à une assistance venue de tous les coins de la région. Mieux encore, dès son arrivée, Benkirane avait été salué par une troupe de danse traditionnelle locale. En revanche avec El Othmani, toutes ces manifestations de bienvenue ont complétement disparu.

C'est probablement cette solitude qui l’a conduit à avouer l’existence de tentatives visant à lui «barrer la route» et à lui «mettre des bâtons dans les roues». Certes, il parlait des adversaires de son gouvernement, mais ses reproches étaient destinées également à ses «frères» et «sœurs» de la région du Souss, qui ont délibérément boycotté son discours.

Si cette tendance des chaises vides pour accueillir El Othmani ou sa garde rapprochée se confirmait lors des prochains congrès régionaux des islamistes, ce serait du pain bénit pour le RNI. La formation d’Aziz Akhannouch, qui ne cache plus ses ambitions de ravir la première place du podium aux islamistes, serait alors en mesure de réaliser son objectif, à moins que Benkirane ne brise son silence.