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Jeunesses socialistes au Monténegro : L’inaction flagrante de l'USFP face au Polisario

Le revers subi par l’USFP au 33e congrès de la jeunesse des partis socialistes dépasse les deux trophées glanés par le Polisario au Monténégro, soit la vice-présidence de l’organisation et l’adhésion à part entière de l’union des étudiants sahraouis. Le parti de la Rose était au courant du projet de résolution soumis par les jeunes du Front sans pour autant agir. Explications.

 

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L'Union de la jeunesse sahraouie a été élue vice-président de l'Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY) pour la quatrième fois consécutive. /Ph: SPS
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L’USFP ne peut attribuer à la «manipulation» son échec au 33e congrès de l’Internationale des jeunesses socialistes, tenu 16 et 17 février à Becici (Monténégro).

Le parti de la Rose a brillé par sa non-préparation à cet important rendez-vous. Et ce n’est pas faute d’informations sur les intentions de la délégation du Polisario. Des semaines avant la tenue du conclave, les organisateurs ont adressé à tous les participants la liste des projets de résolutions à soumettre au débat. Ils les ont invités à proposer leurs amendements.

De ce fait, l’USFP était bien au courant du projet intitulé «Le Sahara occidental : dernière colonie en Afrique», élaboré par les jeunes du Front. Avec un minimum de préparation, la formation de Driss Lachgar aurait pu sauver la face, en apportant des modifications au texte des polisariens et en créant le débat au sein de l’Internationale des jeunes socialistes.

L’USFP a raté une belle occasion

Si le parti de la Rose n’accordait pas la moindre importance à la question du Sahara, que dire alors des autres dossiers : le conflit israélo-palestinien, le statut d’Al Qods, le projet des deux Etats, la santé pour tous ou encore le harcèlement sexuel ?

Sur tous ces sujets d’actualité, l’USFP a été aphone. Le parti a raté une belle occasion de marquer de son empreinte les travaux du congrès au Monténégro et de s’imposer comme un acteur déterminant au sein de l’organisation des jeunesses socialistes.

Cinq jours après la réunion de Becici, le parti n’a pas encore officiellement communiqué sur les raisons de son échec. En revanche, sur les réseaux sociaux, certaines voix préfèrent regarder ailleurs pour s’en prendre à un des leurs qui était sur la liste des partants au congrès, mais qui n’a pu prendre le vol vers le Monténégro à cause d’une panne de voiture. Elles lui demandent de rendre les 2 500 dirhams reçu de la direction du parti !

De quoi satisfaire la direction du parti avec ce bouc émissaire tout désigné.

Par le passé, l’USFP avait une longueur d’avance sur plusieurs dossiers par rapport aux autres formations politiques marocaines, grâce à ses relations internationales. Bien avant d’annoncer la Marche verte, Hassan II avait confié à Abderrahim Bouabid la défense de la marocanité du Sahara. Abderrahman El Youssoufi, alors Premier ministre, avait convaincu des pays d’Amérique latine de suspendre ou de retirer leur reconnaissance de la «RASD». Quant à Mohamed El Yazghi, il avait persuadé en 2010 Hugo Chavez d’exclure une délégation du Polisario pendant un festival de la jeunesse à Caracas.