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Jerada : Pour éviter d’être à nouveau tancés par le roi, des partis se mobilisent

Tirant les leçons de la colère royale exprimée dans le discours du 29 juillet 2017, des partis politiques se mobilisent pour jouer les médiateurs entre les manifestants de Jerada et les autorités locales.

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Une manifestation dans la ville de Jerada. DR
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Après que les élus du PJD ont été convoqués à Rabat par Saâdeddine El Othmani, le secrétaire général de l’Istiqlal a présidé, mardi à Berkane, une réunion avec les représentants de son parti de la région de l’Oriental dans les collectivités locales et le Parlement.

A l’issue de la rencontre, le Parti de l’Istiqlal a publié un communiqué dans lequel il se dit «profondément préoccupé» par «l’évolution de la situation sociale dans la province de Jerada». Il «déclare son entière solidarité avec les habitants de la province» et «dit comprendre sa réaction contestatrice».

Le Balance exhorte par ailleurs le gouvernement El Othmani à «répondre aux revendications légitimes soulevées, notamment celles ayant un caractère urgent». La formation de Nizar Baraka a également invité l’exécutif a accordé un intérêt particulier à l’ensemble de la région de l’Oriental afin d’éviter l’expansion du «Hirak» de Jerada dans les autres villes de la région.

La colère royale du 29 juillet a porté ses fruits

Sans aucun doute, ces deux réunions présidées par les secrétaires généraux du PJD et du PI ne seront pas les seules consacrées à la contestation de Jerada. D’autres partis devraient organiser des rencontres avec leurs élus de l’Oriental pour aborder le même dossier.

Une mobilisation qui prouve que les vives critiques du souverain pointant l’absence d’actions des partis dans le Hirak du Rif, ont fonctionné. Pour mémoire, à l’occasion du discours du Trône du 29 juillet, Mohammed VI avait dressé un réquisitoire contre l’inaction des formations politiques : «La renonciation des partis politiques et de leurs représentants à remplir leur rôle, parfois à dessein et de propos délibéré, et, d’autres fois, par défaut de crédibilité et de patriotisme, a rendu la situation plus précaire encore.»

Plus direct, le souverain a souligné que lorsque «le bilan se révèle positif, les partis, la classe politique et les responsables s’empressent d’occuper le devant de la scène pour engranger les bénéfices politiques et médiatiques des acquis réalisés. Mais quand le bilan est décevant, on se retranche derrière le Palais royal et on lui en impute la responsabilité».

Outre cette mobilisation du PJD et de l’Istiqlal, l’absence de toutes critiques envers le ministère de l’Intérieur est à relever, comme ce fut le cas avec le Hirak du Rif. Une autre leçon que les partis ont tirée suite à la colère royale du 29 juillet.