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PJD : Le 3e mandat se résume à un duel entre Benkirane et Ramid

Deux phrases résument la session extraordinaire du conseil national du PJD de ce samedi. D’un côté Mustapha Ramid qui assure qu’il «ne voit aucun intérêt d’un 3e mandat» et de l’autre Benkirane qui réplique que «le parti n’est pas mineur et ne cède pas aux pressions».

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Ramid, Benkirane et El Othmani / DR
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Le projet de 3e mandat est au cœur de l’agenda de la session extraordinaire du conseil national du PJD, ouverte ce samedi à Salé. Le débat autour de cette question est, finalement, sorti des réseaux sociaux et des réunions à huis clos du secrétariat général de la Lampe pour s’étaler sur la place publique.

Mustapha Ramid, considéré comme le fer de lance des opposants au mandat supplémentaire à Abdelilah Benkirane, n’a pas fait dans la dentelle, soulignant aux médias qu’il «ne voit aucun intérêt» à modifier l’article 16 du règlement intérieur de la Lampe. En cas d’adoption «nous serions alors en face d’un autre parti», a-t-il mis en garde avant d’entrer dans la salle abritant la réunion du «parlement» des islamistes. Le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme a déclaré que sa position s’appuie sur «des arguments juridiques» et dit espérer avoir l’opportunité de les présenter à ses «frères» et «sœurs».

"Le parti n'est pas mineur"      

Fidèle à une ligne de conduite qu’il suit depuis l’éclatement de la polémique du 3e mandat, le secrétaire général a réitéré aux journalistes qu’il «n’a rien demandé». Il ne s’est pas empêché pour autant de décocher des flèches en direction de son ancien «allié», affirmant que le PJD «se renouvelle tous les jours. C'est un parti ayant des constantes, il n’est pas figé». Il a en outre martelé que la Lampe «n’est pas une formation mineure et ne cède pas aux pressions».

Les fidèles de Benkirane estiment que Ramid est le porte-parole de certains centres de pouvoir résolument hostiles au secrétaire général. Ils ne lui pardonnent pas d’avoir publiquement exprimé son opposition au 3e mandat, 48 heures seulement après le limogeage de trois ministres et le bannissement autres ayant tous travaillé sous les ordres de Benkirane. Depuis lors, la Chambre des représentants est devenue la scène où se manifestent l’opposition entre le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et les défenseurs du n°1 de la Lampe.

Par ailleurs et à dessein de plaider sa cause, Benkirane a sollicité la mémoire d’Abdelkrim El Khatib, le premier secrétaire général de la Lampe, pour appeler Ramid et les siens à l’unité et au respect du vote de la majorité. Le PJD tiendra son 8e congrès les 9 et 10 décembre prochain.