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Le PAM a-t-il embauché un communicant pour insulter et menacer les journalistes ?

«Tu es un minable», «scribouillard à la solde d’intérêts», «regarde toujours derrière toi, à droite et à gauche». C’est avec ces insultes et menaces que se concluent les échanges entre un communicant qui se dit mandaté par le secrétaire général du PAM, et le directeur de publication du site Yabiladi.com. Y a-t-il un pilote dans l’avion PAM ?

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Omar Alaoui assis entre Mustapha Bakkoury et Younes Sekkouri lors d'une rencontre. / Archive - DR
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Cacophonie et fébrilité semblent régner au sein du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM). Suite à une information que nous avions publiée le 18 septembre, Omar Alaoui qui après avoir été membre du PAM s’est reconverti dans le conseil en communication et relations publiques, a pris contact avec Yabiladi.com pour rectifier des informations qu’il considère comme «erronées». En tant que directeur de publication, je lui ai fait savoir qu’un droit de réponse (articles 115 à 124 du Code de la presse et de l’édition) doit répondre à certaines règles de forme et provenir d’une personne habilitée à parler au nom de l’organisation qu’il dit représenter.

Ce rappel, pourtant simple et factuel, provoquera l’ire de celui qui se prétend «expert en communication politique». Il m’a alors harcelé toute la journée de samedi : emails, appels téléphoniques, SMS, messages sur Whatsapp, et même publiquement sur Twitter (Tweets supprimés depuis mais dont nous détenons une copie). Attaques puériles et insignifiantes que j’ai préféré ignorer. Mais dans la nuit de samedi au dimanche, vers 1h30 du matin, Omar Alaoui se permettra d’envoyer deux messages sur Whatsapp avec insultes et menaces. Menacer un média, voilà qui devient gênant alors qu'Omar Alaoui se dit mandaté par le secrétaire général du premier parti d’opposition au Maroc. 

Le SG du PAM botte en touche

Contacté ce lundi par mes soins, El Habib Belkouch, secrétaire général par intérim du PAM affirme : «M. Alaoui n’a aucune qualité pour parler en mon nom personnel ni celui du PAM». Une prise de distance officielle qui me conforte dans ma méfiance à accéder à une demande aux contours flous. Pourtant, le SG du PAM était en copie d’un email envoyé par Omar Alaoui qui, dès la première phrase avançait : «Sur instructions de Monsieur le secrétaire général par intérim du Parti Authenticité et Modernité…». S’il n’a rien à voir avec les insultes et menaces proférées, sa prise de distance sonne faux puisqu’il était au moins au courant qu’un individu parlait en son nom dès samedi matin.

Plus grave, malgré l’envoi des copies d’écran des propos tenus par Omar Alaoui, El Habib Belkouch a évacué d’un revers de main : «Quant aux échanges que vous avez eu avec M. Alaoui, elles ne concernent et n'engagent que vous deux.»

Une absence de réaction qui tranche avec celles d’autres membres du PAM m’ayant contacté pour condamner les propos tenus par cette personne «qui n’a rien à voir avec le parti et qui n’exerce aucune fonction officielle». Ali Belhaj qui a déjà commandé des prestations auprès de l’entreprise d’Omar Alaoui a été étonné par la violence. «Il m’arrivait de faire appel à Omar Alaoui pour gérer les relations publiques, mais je ne peux pas continuer à travailler avec un prestataire qui insulte et agresse», nous déclare-t-il ce lundi. Il se souvient qu’Omar Alaoui avait travaillé pour le PAM à l’époque dirigée par Mustapha Bakkoury.

Un autre membre du parti nous précise qu’il était seulement stagiaire et qu’il avait créé de nombreux problèmes au sein du parti avant de partir vendre ses services à Salaheddine Mezouar lorsqu’il dirigeait le RNI. Ce qui a fait dire à un ancien élu pamiste m’ayant appelé : «Cet individu est un vrai chat noir. De Bakkoury à Mezouar, là où il passe, il porte malchance !»

Alors comment se fait-il que celui qui avait quitté le PAM pour se consacrer à ses petites affaires revienne parler au nom du secrétariat général par intérim ? Pourquoi El Habib Belkouch a préféré laisser faire –ou mandaté ?- Omar Alaoui au lieu du porte-parole officiel du parti en la personne de Khalid Adnoun ? Est-ce une nouvelle manière de procéder dans les relations entre partis politiques et médias au Maroc ? Je préfère croire à un incident de parcours d’une direction qui doit gérer l’intérim au PAM et naviguer entre les différents courants. Ce n’est pas pour autant une raison pour continuer à laisser sa communication gérée avec amateurisme. Les journalistes n’ont pas à servir de paillasson à des aspirants businessmen de la com’.