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Mauritanie : La chasse aux opposants est officiellement lancée

Après une semaine de silence, la justice mauritanienne justifie enfin les raisons de l’arrestation du sénateur Ould Ghadda. La justice menace tous les opposants du régime y compris ceux installés au Maroc de subir le même sort.

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Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie / DR
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Le régime mauritanien a mis en exécution son projet de museler l’opposition. En attendant que la justice lance officiellement des mandats d’arrêt contre des adversaires politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz vivant à l'étranger, le parquet général annonce ce vendredi l’ouverture d’une enquête contre le sénateur Ould Ghadda, interpellé depuis le 11 août.

Ce dernier, qui présidait au Sénat une commission contre la corruption, est un homme d’affaire connu chez le voisin du sud. Il est également originaire de la même tribu que le président, en l’occurrence les Oulad Bousbaâ. Ould Ghadda était l’un des plus farouches opposants au projet de révision constitutionnelle proposé par le pouvoir. Il a joué un rôle déterminant dans le rejet par le Sénat, le 17 mars, des propositions soumises par Ould Abdel Aziz au vote.

A quand le tour des opposants installés au Maroc ?

Tous les opposants du régime sont désormais dans le viseur de la justice. Le cas d’Ould Ghadda n’est que la première étape d'un long processus. En témoigne la teneur du communiqué du parquet général relayé par l’agence mauritanienne de presse qui ne laisse guère de doute sur les intentions du pouvoir à Nouakchott.

«Après avoir mis la main sur des informations documentées sur l’implication de plusieurs personnes dans des actes de complicité et de planification pour commettre de crimes transfrontaliers de grande ampleur et étranges aux meurs et valeurs de notre société, dans le cadre d’une structure organisée, cherchant à semer le désordre et à perturber la sécurité publique, le parquet a ouvert des enquêtes préliminaires profondes et exhaustives sur ces crimes.»

Le Maroc est hautement concerné par ce contexte extrêmement tendu qui prévaut depuis au moins deux années en Mauritanie, entre une opposition qui refuse d’abdiquer – elle a d’ailleurs réitéré ce vendredi son rejet des résultats du référendum du 5 août- et un président décidé à rester le plus longtemps aux commandes du pays.

Le royaume accueille deux principaux opposants de Mohamed Ould Abdel Aziz, à savoir Mustapha Lamam Ould Chafiî, fin connaisseur de la carte des groupes terroristes au Sahel, et le milliardaire Ould Bouamatou.