Menu

angle_2  

Dakar : Arrestation des agresseurs de Mazine Chakiri, la police et l'ambassade à l'écoute des étudiants marocains

Après la mort de Mazine Chakiri, les étudiants marocains ont finalement été pris au sérieux. La menace dont ils font l’objet est bien réelle. L’ambassadeur du Royaume au Sénégal a reçu des instructions pour faire émerger des solutions pour assurer leur sécurité.

Publié
Sit-in des étudiants marocains à Dakar devant l'ambassade du Maroc suite à la mort de leur camarade Mazine Chakiri. / Ph. Anas Laklaai
Temps de lecture: 3'

Mazine Chakiri, 25 ans, est décédé le week-end dernier après qu’une bande de hooligans sénégalais l’ont encerclé pour lui voler ses affaires. N’opposant aucune résistance, il a toutefois été grièvement blessé à la cuisse, au niveau de l’artère fémorale. Il a succombé à ses blessures dimanche 26 février.

«Les Marocains première cible des agresseurs»

Les étudiants marocains n’ont pas tardé à exprimer leur chagrin et leur indignation : le cas de leur condisciple serait la conséquence de l’insécurité dont ils estiment être les premières victimes. Zineb Allouche, vice-présidente de l’Association des étudiants marocains au Sénégal s’est exprimée au nom de la communauté MRE estudiantine du pays :

«Ses amis, qui l’ont emmené à l’hôpital, ont également vu leur domicile être saccagé. C’est quand même grave ! On a l’impression que ces quatre dernières années, les Marocains ont été particulièrement ciblés, c’est la première cible des agresseurs.»

Si les Marocains sont visés, c’est parce qu’ils ont la réputation d’avoir beaucoup d’argent, poursuit l’étudiante : «Après le dépôt des plaintes, on n’a pas eu de retour, donc pas de résultat. L’année dernière, 30 maisons ont été saccagées. Résultat : zéro action des autorités. Cette année, la même bande a agressé un tas de personnes.» Zineb Allouche explique que les plaintes restent souvent sans retour, même après deux ou trois ans et que la police n’aurait pas pris la peine de venir constater l’état des lieux.

 

Taleb Berrada reçoit les instructions 

Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc, n’a pas tardé à réagir après que les étudiants marocains représentés par l’association ont exprimés leur ras-le-bol de la situation sécuritaire. Nasser Bourita, en déplacement à Abidjan, a demandé à l’ambassadeur de tenir une réunion avec le directeur de la police en présence des étudiants pour «exposer les problèmes et trouver des solutions», indique une source à Yabiladi.

Taleb Berrada, contacté hier par Yabiladi, a toutefois assuré que Dakar «n’était pas plus dangereuse que Casablanca, Paris ou New York» et que les étudiants marocains n’étaient pas une cible. Interpellé par notre source, le ministre de l’Intérieur a également demandé de suggérer des mesures concrètes que l’ambassadeur pourrait prendre. «Je veillerai à ce qu’ils les prennent de toute urgence», apprend-t-on.

Une enquête a été ouverte

Cinq des six agresseurs qui ont tué Mazine Chakiri dans le quartier Amitié de la capitale sénégalaise ont été arrêtés, d’après l’agence de presse sénégalaise (APS). Lundi, la police sénégalaise a annoncé qu’une enquête avait été ouverte pour «homicide volontaire» sur l’étudiant puis, mardi, l’arrestation des auteurs présumés d’une série de violences commises récemment à Dakar et Thiès (ouest).

«Nous avons arrêté cinq personnes qui ont reconnu avoir attenté à la vie de Mazine Chakiri, un étudiant de l’Université Cheikh-Anta-Diop» de Dakar, a déclaré, lors d’une conférence de presse, l’adjudant Henry Boumy Ciss, chef du Bureau des relations publiques de la police nationale. Selon lui, une sixième personne faisant partie de la bande s’est échappée au moment de l’arrestation de ses compagnons, survenue dans la nuit de lundi à mardi, dans la Zone A.

Henry Boumy Ciss précise que ces personnes ont été arrêtées par le Groupe de recherche et d’intervention de la police au moment où elles se livraient à «des agressions» dans ce quartier dakarois, où l’étudiant marocain a été mortellement agressé dans la nuit de samedi à dimanche. Après un appel à témoins, la police a arrêté un individu en possession de 92 téléphones portables, soit le butin de ses agressions.