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Vente d’un squelette d’un dinosaure découvert au Maroc : «Rien d’illégal» selon la maison de vente aux enchères

Une vente qui suscite l’indignation. Et pour cause, ce squelette découvert à Khouribga au Maroc va être vendu le 7 mars à Paris. Comment le squelette a-t-il pu arriver sur le territoire français ? Cette vente est-elle légale ? Réponses.

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La vente du squelette aura lieu le 7 mars prochain à Paris. /Ph. Le Figaro
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Le squelette d’un plésiosaure découvert au Maroc va être vendu le 7 mars prochain à l’hôtel Drouot à Paris. C’est d’un article publié le 23 janvier dernier par le Figaro que tout débute. En effet, l’article annonçait la mise en vente du fossile à quelque 450 000 euros, soit près de 4 820 000 dirhams.

Ce qui a insurgé l’Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc (APPGM), dans un communiqué relayé par Médias 24. L’APPGM dénonce «la mise en vente aux enchères en France d’un trésor patrimonial unique» et interpelle les autorités à ce sujet, rapporte dans un deuxième article Médias24.

Le squelette du plésiosaure marin vieux de 66 millions d’années (nommé Zarafasaura Oceanis) provenant du bassin des phosphates de Khouribga, aurait été importé illégalement.

Rien d’illégal dans la transaction

Contactée par Yabiladi, la maison de vente aux enchères Binoche et Giquello dément le caractère illégal de la transaction puisque «le vendeur n’est autre qu’une société d’antiquaire, theatrum mundi, qui expose ses catalogues sur internet», assure Maitre Alexandre Giquello. «Lors d’une vente publique, réglementée, nous restons garant de la légitimité de cette vente, tout est exposé pour une atmosphère sereine et pour la sérénité de l’acheteur», ajoute-t-il.

Sachant que, d’après lui, le spécimen est un squelette didactique. Autrement dit, «ce n’est pas un fossile scientifique, un fossile exposé tel qu’il a été trouvé, émietté voire écrasé parfois et avec les roches autour. Non, ce fossile a entièrement été reconstitué par les paléontologues italiens qui ont mené un travail minutieux pour retirer de la pierre une à une chaque pièce du fossile». Un travail de réassemblage donc qui a nécessité un travail en aval des équipes de scientifiques puisque le fossile mis en vente n'est que 75% de l’animal d’origine. Cette tâche de reconstitution sur un support métallique en 3D a demandé «quatre grandes plaques de fossile qui ont été achetées à la foire de Munich», poursuit notre interlocuteur. «Encore une fois c’est une foire légale puisque deux grandes foires sont les plus connues dans le milieu, celle de Munich et celle de Tucson, il n’y a donc rien d’illégal», insiste-t-il.

«L’origine du fossile est certes marocaine puisqu’il a été découvert dans les mines de phosphates de Khouribga et c’est bien pour le Maroc, mais sans l’intervention des équipes scientifiques ce fossile n’existerait pas. Le seul pays au monde qui interdit l’exportation de fossile est la Mongolie!»

Et le commissaire-priseur d’ajouter que «ce qu’ont fait les paléontologues est de la préservation absolument pas du pillage comme j’ai pu lire, et ceci n’est pas un trésor national [du Maroc, ndlr] car il a été entièrement reconstitué».

L’APPGM a saisi par lettre en date du 17 février les autorités compétentes pour savoir si ce fossile a été autorisé à l’export. Sinon, dans le cas contraire intervenir afin de «restituer le spécimen à son pays d’origine, le Maroc». Pour éviter à l’avenir ce genre de pratiques qui nuisent au royaume, qui regorge de richesses géologiques et archéologiques, un décret pour la protection du patrimoine géologique national devrait être signé prochainement, d’après l’APPGM.