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Classement EPFL-AMB : Marrakech, meilleure ville africaine pour la qualité de vie

Marrakech est à la tête du premier classement consacré à la qualité de vie dans les 100 premières villes d’Afrique. D’autres villes marocaines comme Casablanca et Rabat y figurent. Un résultat rendu possible grâce à la «stabilité politique» du Maroc, à en croire Jérôme Chenal, l’un des chercheurs qui a travaillé sur ce ranking.

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Photo d'illustration. / DR
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Marrakech est à la tête du premier classement, consacré à la qualité de vie dans les 100 premières villes d’Afrique. D’autres villes marocaines, comme Casablanca et Rabat y figurent. Un résultat réalisé grâce à la «stabilité politique» du Maroc à en croire Jérôme Chenal, l’un des chercheurs ayant travaillé sur ce ranking.

Destination touristique réputée et hôte de la COP22 en novembre 2016, Marrakech prend la tête de l’AfricanCities Lab, premier classement consacré à la qualité de vie dans les 100 premières villes d’Afrique. Un ranking réalisé par L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et le magazine Afrique Méditerranée Business (AMB), que ce dernier a publié.

La ville ocre décroche la première place grâce à un score de 75,13 sur 100. Son succès s’explique «notamment par la mise en place d’un programme de développement lancé par le roi Mohammed VI et qui veut en faire la ‘cité du renouveau permanent’», indique l’étude.

Le classement, qui sera publié en détail le 10 avril, compte aussi d’autres villes marocaines comme Casablanca, le poumon économique du Maroc (5e avec un score de 72,49 sur 100), Rabat (8e/71,59) et Fès (10e/68,24).

Le top 30 du classement EPFL-AMB sur la qualité de vie dans les villes africaines. / Ph. Afrique Magazine

Marrakech dans le top 10 dans tous les domaines

Le top 5 est occupé par Johannesburg, la capitale économique sud-africaine (74,92), suivie par Alexandrie (74,33), la capitale de l’Île Maurice, Port-Louis, (72,64) et Casablanca.

Le Maghreb domine la suite du palmarès : Tunis arrive 6e, Le Caire 7e et Alger 11e. Dans le top 30, les auteurs du rapport mettent aussi en exergue les bons résultats de plusieurs villes subsahariennes à l’instar de Praia (Cap-Vert, 12e), Libreville (Gabon, 20e), Dakar (Sénégal, 23e) et Yaoundé (Cameroun, 30e).

Jérôme Chenal, directeur de la Communauté d’études en aménagement du territoire (CEAT) de l’EPFL, est revenu, ce jeudi pour le Monde Afrique, sur les raisons pour lesquelles Marrakech, 3e au niveau de l’habitat, 4e sur le front environnemental et 7e dans la catégorie société, occupe la première place du classement. «C’est le jeu de la moyenne qui fait cela (…) Parce qu’elle est dans le top 10 dans l’ensemble des domaines», dit-il.

Le chercheur explique que «Marrakech a communiqué très tôt avec des campagnes de publicité dans la presse internationale». «On a compris très tôt qu’il fallait que l’infrastructure suive cette arrivée de touristes. Le Maroc a aussi bénéficié de vastes programmes d’habitat. On a une infrastructure qui a dû finalement se mettre au diapason pour des raisons, mais qui finalement montre une percolation dans tous les domaines de la société», poursuit-il.

La «stabilité politique» du Maroc porte ses fruits

Jérôme Chenal a également évoqué la stabilité politique du royaume et sa situation économique pour expliquer la présence d’autres villes marocaines en tête de ce classement. «La forme politique n’a pas d’influence sur le classement mais on voit quand même que pour le cas du Maroc, il y a eu une stabilité, de l’investissement depuis assez longtemps et des programmes très connus comme ‘Villes sans bidonvilles’», fait-il savoir. Pour lui, «il y a un effort considérable sur les infrastructures. On n’a pas essayé de développer que dans un seul domaine, mais on a essayé [de le faire dans tous les domaines] justement».

«Dans un pays relativement stable politiquement, avec une économie qui n’a pas un développement à deux chiffres mais qui se porte bien quand-même, c’est la récompense de cette stabilité qui vient se superposer à une stratégie sur le long terme.»

Intitulé Ranking EPFL-AMB, le classement a été élaboré à partir d’un «très grand nombre de données» réparties en sept catégories : société, habitat, développement spatial, infrastructures, environnement et écologie, gouvernance et économie. Le directeur de CEAT note que les chercheurs ont procédé à des «scannages de tous les indicateurs qui existent sur tout ce qui est urbain». «Il y en a des centaines, mais on en a pris 150 qu’on a répartis en 7 catégories, et puis il a fallu aller chercher les chiffres pour toutes les villes et pour tous ces indicateurs», a-t-il encore expliqué.