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L’Algérie ne veut pas laisser l’initiative de la relance du Maghreb au Tunisien Baccouche

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Said Mokadem
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Jeudi 4 janvier, des médias algériens ont relayé l’appel lancé par le secrétaire général du Conseil consultatif de l’UMA (Parlement), l’Algérien Said Mokadem, à la «tenue d’une session extraordinaire au niveau des chefs d’Etat» de l’Union maghrébine, conformément à des articles de l’acte constitutif de l’UMA, mais sans qu’il cite «les accords de Marrakech» signés le 18 février 1989. Le dernier sommet de l’Union remonte à 1994 en Tunisie.

Mokadem a affirmé que les «défis et enjeux» auxquels le Maghreb fait face exigent l’adoption «de nouvelles stratégies constructives dans de nombreux domaines, notamment l’éducation et la recherche scientifique, la sécurité et le renforcement des relations humaines entre les populations de l’espace maghrébin élargi».

Et de conclure son communiqué par saluer la décision de l’Algérie de relancer l’Union maghrébine. «Nous sommes conscients, ainsi que les autres Etats de l’édification du Maghreb arabe et de la fraternité. Ce rêve demeure toujours. Il ne pourra jamais être anéanti. J’attends avec impatience le jour où nous tenterons à nouveau de relancer cette édification. Notre rôle et notre responsabilité est de préparer le terrain», a annoncé le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

Ces propos ont été immédiatement salués par le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe. Le Tunisien Taïeb Baccouche a saisi cette opportunité pour appeler, le 28 décembre, l’Algérie à traduire son projet de relancer l’UMA «en honorant ses cotisations financière dans le budget de l’Union». Le communiqué de Baccouche a été ignoré par la presse algérienne.

Pour les autorités algériennes, Baccouche ne serait plus le secrétaire général de l’UMA. En témoigne la sortie du porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, en mai 2023. «L’ancien secrétaire général prouve une nouvelle fois, par ses sorties médiatiques tendancieuses et condamnables, qu’il n’est pas à la hauteur de la responsabilité et de la confiance placée en sa personne», avait estimé le haut fonctionnaire.

Le secrétaire général du Conseil consultatif de l’UMA, l’Algérien Said Mokadem, est connu pour ses positions hostiles au Maroc. Il avait condamné, en février 2021, la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, estimant que «le Maroc a initié la normalisation des relations avec un pays considéré comme un ennemi par la Ligue arabe». Il avait alors oublié que l’Egypte et la Jordanie avait montré la voie, respectivement en 1979 et 1994.

Sur la question du Sahara occidental, Mokadem est pour des négociations directes entre le Maroc et le Polisario, «seul et unique représentant légitime du peuple sahraoui», avait-il précisé en mars 2021, dans des déclarations à la presse de son pays.

Le siège du Conseil consultatif de l’Union du Maghreb, est basé à Alger. En revanche, celui du secrétariat général de l’UMA est à Rabat.