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Kenya : En attendant la rupture avec la «RASD», le Sénat exige une ambassade au Maroc

Au Kenya, le Maroc peut compter sur le Sénat. A la Chambre haute, des voix se sont élevées pour réclamer l’ouverture d’une ambassade à Rabat et une normalisation des relations entre les deux pays. La question du retrait de la reconnaissance de la «RASD» est exclusivement entre les mains de l’exécutif.

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Au Kenya, les sénateurs demandent au gouvernement d’ouvrir une ambassade au Maroc. Une initiative qui, selon ses auteurs, est à même de tourner la page des relations froides entre les deux pays, rapporte un média local. «Il est important en tant que pays d'avoir une mission diplomatique physique pour aider le ministère des Affaires étrangères à recueillir des renseignements sur l'économie du Maroc», a plaidé la sénatrice de Narok, une ville située au sud-ouest de Nairobi, Ledama Olekina.

La cheffe de la minorité sénatoriale a expliqué que «le Kenya allait récolter gros du Maroc, d'où la nécessité d'y établir une ambassade pour bénéficier de plusieurs avantages». L’intervention de Mme Olekina a été précédée par une question adressée par le sénateur Migori Eddy Oketch au ministère kenyan des Affaires étrangères sur l'état actuel des relations entre Rabat et Monrovia. «Le ministère doit préciser si le gouvernement du Kenya envisage d'établir une ambassade dans le Royaume», a-t-il réclamé.

La reconnaissance de la «RASD», un obstacle à une normalisation des relations 

Le sénateur a demandé au ministère de préciser, à travers la commission sénatoriale des relations extérieures chargée de l'examen de cette question, les modalités prises en compte dans le processus ainsi que les délais prévus pour l’inauguration de l’ambassade. «La commission doit faire le point sur l'état des relations diplomatiques entre le Kenya et le Royaume du Maroc, et les efforts déployés par le gouvernement du Kenya pour résoudre les problèmes de longue date entre les deux pays», a-t-il exigé.

La majorité sénatoriale porte aussi la même revendication. Son chef, Boni Khalwale, a demandé au gouvernement d'agir rapidement et d'officialiser les relations avec le Maroc. «Il faut bien comprendre que le Maroc est la cinquième économie d'Afrique. Rester assis et ne pas parvenir à entretenir une relation formelle avec la cinquième puissance économique de l’Afrique, c’est perdre de toute évidence», a-t-il déclaré.

Les relations entre le royaume et le Kenya sont tendues. Après un emballement de quelques heures, suite à l’annonce du président William Ruto, le 14 septembre 2022, au lendemain de son investiture, du retrait de la reconnaissance de la «RASD», elles ont vite retrouvées leur état normal, en vigueur sous les années de son prédécesseur, Uhuru Kenyatta.

Depuis, Ruto n’a eu cesse de manifester son appui au Polisario. En octobre 2022, il annonçait son engagement à intensifier le partenariat avec la «RASD» dans «la pêche et l'exploitation minière», et en mars 2023, il recevait le nouvel «ambassadeur de la RASD».

De son côté, le président de la Chambre basse, Moses Wetangula, a répondu à sa manière à l’«Appel de Tanger» réclamant l’expulsion de la «RASD» de l’Union africaine en insistant, en novembre dernier lors d’une réunion avec le représentant du Polisario à Monrovia, sur «l'importance de maintenir la République sahraouie à l'ordre du jour de l'UA et son appartenance» à l’organisation continentale. Mais au Kenya, le Sénat a un pouvoir limité.