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Séisme au Maroc : Des secouristes israéliens à l’œuvre sans autorisation officielle

Des secouristes israéliens opèrent dans les zones touchées par le séisme, survenu vendredi dernier au Maroc et ayant fait prés de 3000 morts, surtout à Al-Haouz, région où plusieurs équipes de différents pays se mobilisent. Pour autant, les unités venues d’Israël n’ont pas été autorisées officiellement à agir.

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Photo d'illustration / DR.
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En Israël, les relais médiatiques se multiplient pour mettre en lumière les actions en cours de certaines unités bénévoles venues de Tel Aviv, dans les zones sinistrées au Maroc à la suite du séisme survenu vendredi dernier, ayant fait près de 3 000 morts. Cependant, cette action n’a pas été autorisée officiellement par la partie marocaine.

En réponse à une proposition formulée par Israël, le royaume a exprimé ses remerciements, mais a précisé qu’à ce jour, l’aide israélienne ne serait pas nécessaire. Formellement, le soutien entre Etats est coordonné par Rabat avec quatre pays, à savoir l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis. En dehors de ce cadre, des équipes bénévoles venues de France, du Sénégal et d’Italie opèrent auprès des secouristes marocains, mais sans afficher de symbole officiel.

Pour autant, les équipes arrivées d’Israël et guidées directement par la population locale agissent auprès des sinistrés, en indiquant notamment via les réseaux sociaux qu’ils sont à l’œuvre «dans une course contre la montre pour secourir les victimes encore sous les décombres». La chaîne israélienne i24news a confirmé que ce processus s’opère «sans attendre des autorisations incertaines», prétextant «l’espoir de gagner du temps». Selon la même source, les unités sont composées des membres des organisations Ihud Hatzala, Sauveteurs sans frontières (Hatzala lelo gvoulot) et Natan, «arrivés par leur propres moyens» pour s’activer «à Marrakech et dans les villages les plus éloignés».

Leur objectif serait ainsi de «répondre aux besoins immédiats sur place et évaluer la possibilité de faire venir une délégation plus importante». Mais cette approche semble aléatoire et non-coordonnée, échappant aux circuits de coopération formelle dans le cadre de la gestion des effets du séisme. En effet, ces actions sont menées sur la base de «renseignement obtenus par les Marocains eux-mêmes, et non les autorités», rapporte le média.

Citant les bénévoles de Natan, les médias hébreux indiquent que les unités agissent selon trois options : «Rester à Marrakech et aider directement les Marocains qui dorment dans la rue depuis vendredi soir (…) installer une tente, mais nous n’avons pas obtenu les autorisations spécifiques des autorités marocaines (…) aller à l’hôpital de Marrakech et demander à la direction s’ils ont besoin d’assistance.»

Une action non-coordonnée de manière formelle

Depuis lundi, les équipes des Sauveteurs sans frontières ont investi les zones montagneuses impactées, «en coopération avec des représentants du Croissant-Rouge local et de la communauté juive». Président de l’organisation, Arié Lévy reconnaît auprès de i24News qu’il est «très difficile d’arriver à apporter de l’aide dans des villages qui ont été rayés» par le séisme.

Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur au Maroc a souligné, dimanche, que les interventions auprès des populations sinistrées obéissaient à «une approche conforme aux standards internationaux», considérant que «la non-coordination dans de telles situations pourrait être contreproductive».

Tout en exprimant sa gratitude aux différentes propositions officielles formulées par plusieurs Etats, le département a souligné que l’avancement des opérations d’intervention sur le terrain fera évoluer les besoins éventuels, pour lesquels les propositions de soutiens étrangers au-delà de ceux approuvés jusqu’ici pourraient être activées.