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ISS Africa : «La Mocro Maffia menace l'Europe et l'Afrique du Nord»

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Le port d'Anvers, en Belgique. / Michel Dauchy - GHA
Temps de lecture: 2'

L’Institut sud-africain d'études de sécurité (ISS) a publié, mardi, un rapport sur la menace de la Mocro Maffia touchant l’Europe et l’Afrique du Nord. «La Belgique et les Pays-Bas ont dépassé l'Espagne comme principaux points d'entrée en Europe de la cocaïne en provenance d'Amérique latine. Les 65,6 tonnes de cette drogue interceptées au port d'Anvers en 2020 ont presque doublé en 2022. Et le Maroc est un maillon crucial de la chaîne», indique l’institut dans son analyse.

Revenant sur la naissance de ce cartel remontant aux années 1990, le rapport rappelle que la Mocro Maffia travaille principalement depuis la Belgique et les Pays-Bas et contrôle un tiers du marché européen de la cocaïne. De plus, «les trafiquants de drogue latino-américains ont de plus en plus utilisé le Maroc et d'autres pays du Maghreb, ainsi que des dealers ayant un pied au Maroc et en Europe, comme le Mocro Maffia, pour leur commerce transnational de cocaïne», ajoute-t-il.

Pour l’ISS, les points d'entrée privilégiés de la drogue sont désormais les ports de Belgique et des Pays-Bas, où les volumes massifs de conteneurs rendent difficile la tâche des autorités. Rappelant l’enquête néerlandaise sur l'application Sky ECC, il rappelle que des membres de la Mocro Maffia se sont vantés d'avoir soudoyé des douaniers dans le port de Dakar, qui sert de point de transit. De même, les dockers d'Anvers et de Rotterdam sont payés jusqu'à 100 000 € pour déplacer les conteneurs afin d'éviter les contrôles de police et de douane.

Le document souligne aussi comment la Mocro Maffia utilise la violence pour étendre son emprise sur le marché de la cocaïne. «Au cours de la dernière décennie, plus de 100 personnes sont mortes dans des violences entre le Mocro Maffia et des trafiquants de drogue belges», rappelle-t-on en évoquant la fusillade du café «La Crème» à Marrakech.

Pour l’ISS, l'installation ou la modernisation des équipements de surveillance modernes adéquats - et la formation des forces de l'ordre à leur utilisation - pourrait permettre de mieux détecter les plaques tournantes du transit de la drogue au Maroc et dans les ports de Rotterdam et d'Anvers. L’institut recommande aussi de s'attaquer au problème de la corruption.