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L'extradition de Hassan al-Rabea, une «violation» des obligations internationales du Maroc

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Le Saoudien Hassan Al-Rabea, né en 1996, a été arrêté à Marrakech le 14 janvier. / DR
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L'extradition du Saoudien Hassan al-Rabea constitue «une violation flagrante des obligations internationales du Maroc», ont dénoncé 24 ONG internationales, dont Human Rights Watch (HRW), Amesty International et l'Organisation européenne saoudienne des droits de l'Homme. Dans une lettre adressée, lundi, aux autorités marocaines, les ONG expriment leur «vive inquiétude quant au sort du ressortissant saoudien Hassan al-Rabea» en demandant des «éclaircissements» au sujet des raisons pour lesquelles le gouvernement marocain a approuvé son extradition vers l'Arabie saoudite.

La lettre rappelle que le ressortissant est arrivé au Maroc en juin 2022 et a été arrêté à l’aéroport de Marrakech le 14 janvier 2023 suite à un mandat d’arrêt par le Conseil des ministres de l’intérieur arabes, initialement émis par l’Arabie saoudite. «Il était recherché pour "collaboration avec des terroristes en les amenant à se mettre d'accord et à collaborer avec lui pour le faire sortir d'Arabie saoudite de manière irrégulière", en vertu de l'article 38 de la loi de 2017 sur la lutte contre les crimes terroristes et leur financement, qui prévoit une peine de prison allant de 10 à 20 ans», ajoute la même source. Le 6 février, il a été extradé, malgré les appels à sa libération et à sa non-extradition. «Dans ce pays, en raison de ses croyances religieuses et au passé de sa famille en matière de manifestations politiques, M. al-Rabea encourt de sérieux risques de persécution et d’autres atteintes à sa personne, y compris la torture», note la lettre.

Les 24 organisations se disent «profondément préoccupées par la violation manifeste du principe de non-refoulement en vertu des lois internationales des droits humains et des réfugiés auxquelles le Maroc est partie, notamment la Conventions des Nations unies et la Convention de l’Union africaine liées aux réfugiés, la Convention contre la torture et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques». Elles estiment aussi que l'extradition du Saoudien «pourrait contrevenir au Code de procédure pénale marocain», alors que l'arrestation et l'extradition de Hassan «s’inscrivent dans un ensemble de représailles visant les membres de sa famille» et qu’il «risque de subir de graves atteintes aux droits humains à son arrivée en Arabie saoudite».