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Sahara : Après la visite de De Mistura, Ross appelle à faire pression sur le Maroc

Christopher Ross refait parler de lui avec une nouvelle analyse de la situation au Sahara occidental. Tout en pointant, la responsabilité du Maroc dans le blocage du processus des négociations, l’Américain s’est permis de glisser deux petites observations à l’Algérie et au Polisario.

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Christopher Ross / DR
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Dans le sillage de la visite de Staffan de Mistura au Maroc, Christopher Ross fait la promotion de sa recette pour permettre de sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le dossier du Sahara occidental, depuis presque cinq décennies. Dans un long article publié sur Facebook, le diplomate américain affirme «que le seul moyen pour que De Mistura puisse espérer sortir de l'impasse est que le Conseil lui donne un mandat plus large, similaire à celui de James Baker (1997 à 2004). Si son mandat doit se limiter à effectuer la navette d'un endroit à l'autre et à organiser des réunions des parties, comme ce fut le cas pour ses trois prédécesseurs, il devra faire face aux mêmes difficultés qu'eux» et finir par jeter l'éponge.

Cette confiance des Quinze en l’action de l’émissaire de l’ONU est à même de «préparer l'espace pour la reprise du processus de négociation, elle devrait inciter toutes les parties concernées à éviter toute nouvelle provocation qui pourrait conduire à une escalade des hostilités», estime Ross.

L’appui de l’instance exécutive de l’ONU aux efforts de De Mistura est capital «alors qu'il s'efforce de relancer le processus de négociation, notamment en poussant les parties, les Etats voisins et les principaux acteurs internationaux à s'engager pleinement avec lui».

Deux petites observations destinées à l’Algérie et au Polisario

Plus engagé encore, Ross a estimé que le Conseil de sécurité «doit convaincre le Maroc de négocier sans conditions préalables et de s'engager sur la proposition du Polisario sur une base de réciprocité». L’ancien envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental (2009-2017) affirme que «le Maroc ignore l'appel du Conseil à éviter les conditions préalables dans les négociations, son appel à examiner la proposition du Polisario et son appel à permettre à la MINURSO d'accéder librement à tous les interlocuteurs dans sa zone d'opérations».

Pour sortir de l’impasse, Ross exhorte les Quinze à «convaincre le Maroc d'accepter des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l'Homme, comme le Polisario reste prêt à le faire sur une base de réciprocité».

Une fois n’est pas coutume dans ses précédentes publications sur ce sujet, le diplomate américain a invité les Quinze a  «convaincre le Polisario de reprendre son ancienne habitude de recevoir le chef de la MINURSO à Rabouni, en Algérie, plutôt qu'au Sahara occidental à l'est du berme». Et de «faire pression sur le Polisario et l'Algérie pour qu'ils vérifient l'exactitude des calculs du Haut-Commissariat aux réfugiés en 2017 sur la population de réfugiés par des moyens appropriés». Le HCR avait estimé le nombre des Sahraouis vivant dans des camps en Algérie à 173 600 au 31 décembre 2017.

«Comme pour les Sahraouis vivant sous contrôle marocain, tout règlement qui ne tiendrait pas compte des opinions de cette dernière population serait également déstabilisant par nature», a conclut Christopher Ross.