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Maroc : 59% des détenus pour terrorisme ont un faible niveau d’instruction

Sur les 842 détenus au Maroc pour terrorisme, plus de 91% appartiennent à Daesh alors que presque 59% ont un faible niveau d’instruction, selon les données révélées par la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR).

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Photo d'illustration. / DR
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La Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) a révélé des données intéressantes sur la population carcérale au Maroc, condamnée pour terrorisme. Jusqu’au 16 mai 2022, le nombre total de cette catégorie est de 842 personnes, dont deux femmes, répartis dans 14 prisons, a indiqué la DGAPR lors d’une journée d’étude pourtant sur «la Gestion des détenus poursuivis pour des faits d’extrémisme et de terrorisme».

«Dans l’ensemble, le chiffre oscille entre 1 100 et 900 selon les années», indique dans des déclarations à Yabiladi, Abderrahim El Ghazali, porte-parole de la Commission mixte de défense des détenus islamistes. En effet, sur les 842 détenus, 767 ont prêté allégeance à l’Organisation «l’Etat islamique» (Daesh), soit 91,10% alors que 75 appartiennent à la Salafiya jihadiya, soit 8,90%. Ce courant extrémiste était en vogue parmi les intégristes marocains.

Les auteurs des attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca étaient tous issus de ce mouvement radical qui, au fil des années, a perdu de son aura, notamment après l’émergence de Daesh en Irak et en Syrie et ensuite son expansion en Libye et en Afrique de l’Ouest.

Les binationaux et les étrangers représentent 1,6%

Les statistiques révélées par la DGAPR ont porté également sur le niveau scolaire des condamnés pour terrorisme. La même source indique que 58,91% des détenus ont un faible niveau d'instruction, dont 47 personnes qui n’ont jamais fréquenté une école, 21,38% ayant un niveau moyen et 19,71% ayant un niveau universitaire. Les mêmes données ont souligné que 475 détenus sont célibataires, soit 56,41%, 335 sont mariés (39,79%) alors que nombre des divorcés est de 32 (3,80%). Sur les 842 détenus pour terrorisme, 1,6% sont des étrangers ou des binationaux. Il s'agit d'un Belgo-marocain et un Franco-marocain, un Algérien, un Tchadien, un Suisse-espagnol, un Suisse, un Syrien, un irakien et trois Franco-algériens.

La Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR) a indiqué que 17 détenus pour terrorisme sont condamnés à mort (3,62%) et 23 à perpétuité, dont 6 détenus en lien avec les événements d'Atlas Esni d’août 1994 (4,90%), alors que 22 personnes purgent des peines de prison allant de 20 à 30 ans, 85 entre 10 et 20 ans, 172 entre 5 à 10 ans, 137 entre 2 à 5 ans et 13 détenus inférieure à deux ans.

Pour rappel, la DGAPR a lancé en 2017 le programme Moussalaha (réconciliation) destiné à cette catégorie de la population carcérale. Une initiative qui a bénéficié à 222 détenus. Parmi eux, 116 ont quitté les prisons dans le cadre de la procédure de la grâce royale, alors que 15 détenus ont profité d’une réduction de la peine, a annoncé le 28 avril dernier le délégué général à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek.

A l’occasion de l’Aïd El Fitr, célébré le 2 mai, le roi Mohammed VI a gracié 29 détenus pour terrorisme, dont 23 ont été libérés alors que les autres ont vu leurs peines réduites.