Menu

flash_2

Pourquoi les filles du monde arabe sont de meilleurs élèves que les garçons ?

Publié
Image d'illustration. / DR
Temps de lecture: 2'

Dans le monde arabe, les filles sont de meilleures élèves que les garçons, à un degré inégalé dans le monde, indique The Economist, mais leurs chances d’être scolarisées restent inférieures que leurs camarades masculins. Or, ces résultats créent des garçons «qui sont plus susceptibles de penser que leurs moyens de subsistance dépendent de l'exclusion des femmes mieux éduquées du marché du travail».

Concrètement, si plus de la moitié des filles de 10 ans au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ne savent pas lire une histoire simple, ce chiffre atteint près de 75% chez les garçons, avec au Maroc, des résultats relativement meilleur que la moyenne arabe, mais bien moins bons que les Émirats arabes unis ou le Qatar. L’écart de performance des filles par rapport aux garçons est même estimé à l’équivalence d’une ou deux années d’avances dans certains pays comme la Jordanie ou le Qatar, indiquent plusieurs études citées par The Economist.

Taux d'enfants incapables de lire une histoire simple en fin d'école primaire. / The EconomistTaux d'enfants incapables de lire une histoire simple en fin d'école primaire. / The Economist

Dans certains pays, cet écart s’explique par la ségrégation dans les écoles et la difficulté d’engager de bons professeurs pour les garçons. Dans d’autres cas, le harcèlement joue un rôle critique alors que les garçons ont plus tendance à en être victime que les filles, d’autant plus que la région est particulièrement visée, avec 40% des élèves qui en souffre au moins une fois par mois.

Pour les filles, l’avantage du travail studieux est évident, et beaucoup espèrent obtenir ainsi leur indépendance. Les garçons en revanche voient moins d’avantages à exceller à l’école, explique Natasha Ridge de la Fondation Al Qasimi, les économies repliées sur elles-mêmes ne récompensant pas leurs efforts.

L’éducation joue aussi un rôle important dans ces disparités, avec plus de pressions mises sur les jeunes filles qui restent à la maison et passent plus de temps à étudier tandis que les garçons jouent plus dehors.

Malgré ces écarts criants dans les résultats scolaires, les filles sont toujours défavorisées dans le monde du travail. Au Maroc, le taux global d’activité des femmes et des filles de 15 ans et plus baisse depuis 20 ans, pour atteindre 19,9% en 2020, contre 70,5% chez les hommes. Les femmes diplômées ne sont pas à l'abri de cette inactivité, seules 33,7% des 25 et 59 ans travaillent en 2020, contre 43,2% chez les 15 ans et plus.

Hors des écoles et du monde du travail, plusieurs études ont également montré qu’un bas niveau d’éducation chez les hommes augmentait le risque qu’ils aient des opinions sexistes et qu’ils maltraitent leur femme ou leur partenaire.

Au Maroc, la lutte contre les inégalités à l’école progresse et le taux de scolarisation crois en conséquence, mais de nombreux défis restent à relever.