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Les Marocains font plus confiance à la police et à l’armée qu’aux institutions élues [sondage]

Tout en faisant état d’une «augmentation globale de la confiance» des Marocains en leurs institutions élues, la troisième édition du Trust Index du MIPA indique que les institutions non élues, comme la police et l’armée, bénéficient toujours de niveaux de confiance «beaucoup plus élevés».

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Photo d'illustration. / DR
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L’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA) a publié, mercredi, la troisième édition de son indice de confiance (Trust Index), qui s’intéresse notamment à l'administration publique. Le sondage poursuit ainsi «le diagnostic de la confiance politique marocaine», surtout après les élections de septembre 2021.

Ainsi, deux répondants sur trois (67%) ont exprimé une satisfaction globale à l'égard de la performance des administrations publiques. Cela montre que «les Marocains sont satisfaits de l'infrastructure, de l'accessibilité et du personnel des institutions de l'administration publique, et les moins satisfaits du temps nécessaire pour accomplir une tâche ainsi que de la possibilité de déposer des plaintes formelles», indique l’étude.

Une augmentation globale de la confiance dans les institutions élues

Celle-ci précise à cet égard que les habitants des zones rurales restent «légèrement plus satisfaits» des performances de l'administration publique (71%) que ceux des zones urbaines ou semi-urbaines (66%). En général, 91% des répondants ont déclaré faire entièrement confiance à leur famille nucléaire, 47% ont déclaré faire entièrement confiance à la famille élargie, alors que 65% des répondants estiment que les Marocains se font confiance, poursuit-elle.

Concernant l'amitié, 67% des répondants accepteraient d'avoir un ami d'une religion différente, 74% accepteraient d'avoir des amis réfugiés, 24% accepteraient des amis athées, mais seulement 12% accepteraient d'avoir des amis homosexuels, explique la même source.

L’étude fait état d’une «augmentation globale de la confiance dans les institutions élues». Ainsi, cette année, environ 69 % des Marocains ont déclaré faire confiance au gouvernement, contre 50% en 2021 et 23% en 2020. L’autre résultat «tout aussi remarquable» est «l'augmentation soudaine de la confiance dans les partis politiques et le parlement». «En 2022, la moitié des Marocains ayant participé à cette enquête déclarent faire confiance au parlement (50%) et aux partis politiques (52%), contre respectivement 30 et 26% un an plus tôt», indiquent ses rédacteurs. Ceux-ci expliquent que «cette augmentation soudaine» du niveau de confiance peut être liée à la gestion de la pandémie par le gouvernement ou aux élections du 8 septembre 2021.

D’ailleurs, pour les rendez-vous électoraux, 42% des répondants ont déclaré avoir participé aux dernières élections et 66 % ont exprimé leur satisfaction à l'égard du processus électoral. Mais en général, «il y a peu d'implication dans la politique formelle puisque 96% des répondants ne sont membres d'aucun parti politique», note l’étude.

Les niveaux de confiance pour la police et l’armée «plus élevés» que pour les institutions élues

En ce qui concerne les institutions souveraines non élues, les résultats montrent que ces institutions bénéficient de niveaux de confiance «beaucoup plus élevés que les institutions élues». Le niveau de confiance dans la police est ainsi de 92%, alors que 95% des répondants font confiance aux forces armées, contre 89% l'année dernière. La confiance est également élevée dans le système judiciaire, bien qu'un peu plus faible par rapport à la police et à l'armée, atteignant environ 79%.

Pour ce qui est du respect des droits de l'homme, 8% des personnes interrogées affirment que ces droits sont «modérément respectées au Maroc», tandis que 48% estiment qu’ils sont peu respectées et 26% affirment qu’ils ne sont pas du tout respectées.

De plus, 95% des personnes interrogées affirment que la corruption est répandue au Maroc. L’étude note que 56% des répondants se disent généralement satisfaits des efforts du gouvernement pour lutter contre la corruption alors que 90% considèrent que donner des pots-de-vin au personnel de l'administration publique pour accomplir une tâche plus rapidement est extrêmement répandu. L’étude ajoute à cet égard que 94% affirment que l'utilisation de connexions pour accomplir une tâche plus rapidement est également répandue.

Enfin, quant aux efforts du gouvernement pour faire face aux effets de la gestion de la pandémie du Covid-19, avec notamment des mesures restrictives, 86% des répondants ont exprimé leur satisfaction. De plus, 76% sont également satisfaits des efforts du gouvernement en termes de soutien économique pour faire face aux effets de la crise du Covid-19.

L'indice de confiance, publié sous forme de rapport annuel, vise à mesurer et analyser le niveau de confiance des Marocains dans diverses institutions politiques, économiques et sociales. Les conclusions sont basées sur une analyse de données quantitatives collectées, entre le 1er octobre et le 15 novembre, auprès d'un échantillon représentatif de 1 500 personnes.