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Algérie : Parlement et partis se rangent derrière le discours guerrier du président Tebboune

Quelques heures après le communiqué de la présidence algérienne accusant les FAR d’avoir tué trois civils algériens suite à une attaque par drone, les deux Chambres du Parlement algérien et plusieurs partis politiques ont annoncé leur soutien à toute décision qui sera prise par les autorités de leur pays afin de «répondre» à cette «agression» par le Maroc.

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Les tambours de la guerre résonnent en Algérie après les accusations au lendemain du décès de trois camionneurs algériens. Mercredi, les deux chambres du Parlement algérien, le Conseil de la nation (chambre haute) et l’Assemblée populaire nationale (chambre basse) ont réagi, à la version officielle du président algérien, en déclarant leur soutien à toute action qui sera décidée par les autorités.

Ainsi, dans un communiqué, le Bureau de Conseil de la nation, dirigé par Salah Goudjil a condamné «l'agression (…) de l'occupation marocaine du makhzen, qui a coûté la vie à trois (3) ressortissants algériens de manière perfide et lâche et avec l'utilisation d'armes de précision données à ces nouveaux alliés des traîtres, qui avaient auparavant proféré des menaces contre l'Algérie depuis l'intérieur du Maroc lors de leurs visites répétées». «Ils ont choisi le premier novembre pour pratiquer leurs crimes terroristes odieux», poursuit le bureau de la chambre haute du Parlement algérien.

Bruit de bottes au sein du Parlement

La même source a annoncé sa «pleine implication dans toute décision prise» par la présidence algérienne pour «défendre la patrie et la rétribution contre cet Etat odieux du terrorisme qui n'a pas hésité à tuer des innocents pour servir ses ambitions de domination et d'expansion», en allusion au Maroc.

Dans le même sillage, le bureau de l’Assemblée populaire nationale a «condamné dans les termes les plus vifs de colère et de dénonciation l'attentat odieux qui a coûté la vie à trois citoyens algériens lundi dernier», évoquant un «bombardement brutal destiné à troubler la célébration par le peuple algérien de l'anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de novembre». «Suite à ce crime odieux, le bureau du Conseil a affirmé son soutien à toutes les décisions que prendront les plus hautes autorités du pays pour répondre d'une manière appropriée à l'ampleur de ce crime odieux et dissuader ses auteurs et ceux qui sont derrière eux», affirme le bureau dirigé par Ibrahim Boughali.

«Les exécutants de cet acte ne resteront pas impunis et que le sang de ces trois martyrs ne coulera pas en vain, tant que l'Etat algérien défendra les vies de ses citoyens», conclut le bureau de la chambre algérienne basse. 

Mercredi, des partis politiques algériens ont également «condamné fermement» des faits qualifiés d’«acte d'agression commis par le régime makhzen», à commencer par le parti historique, le Front de libération nationale (FLN). Ce dernier considère que l'Algérie est «directement visée, à travers cet attentat terroriste perpétré par l'odieux régime makhzanien sioniste contre l'Algérie, État et peuple».

Les partis politiques pro-Pouvoir accordent leurs violons

Tout en affirmant qu’il s’agit d’une «déclaration de guerre» de la part du Maroc, le FLN insiste sur le fait que ce «crime odieux et lâche» ne peut «être pardonné» et touche «essentiellement la souveraineté d'un État, la sécurité d'un peuple et le caractère sacré d'un patrie».   

«Toute impunité créerait un précédent aux conséquences graves pour la conduite des relations entre les États conformément au droit international. Cette attaque marocaine contre les citoyens algériens nécessite un large mouvement national, en renforçant le front intérieur, en renforçant la cohésion nationale et en soutenant les institutions étatiques dans ces circonstances difficiles.»

FLN  

Le Mouvement El-Bina d’Abdelkader Bengrina a également dénoncé un «ignoble acte d'agression lâche perpétré par le régime voisin». «Nous le tenons pleinement responsable de ses conséquences désastreuses», poursuit-il dans un communiqué qui pointe «un acte désespéré» et «une dangereuse transgression par le makhzen de toutes les normes, valeurs et principes de relations de bon voisinage et de fraternité entre les deux peuples». «La commission de ce crime odieux renforcera inévitablement la détermination du peuple d'un million et demi de martyrs, à soutenir les droits du peuple sahraoui frère et à l'accompagner», assure le parti.

De son côté, le Front El Moustakbal d’Abdelaziz Belaïd a estimé, sur un ton moins guerrier, que «cette conspiration systématique doit être traitée avec tact et intelligence», condamnant au passage des «comportements agressifs» contre l’Algérie qui amèneront «la sédition et la guerre dans la région» et annonçant sa pleine adhésion aux décisions qui seront prises par l’Algérie.

Enfin, le Parti Jil Jadid (renouveau algérien) a également assuré que «l’attaque», qu’il qualifie de «dangereuse», s'apparente à une «action de guerre», en accusant le royaume d’être un pays «attiré par ses fantasmes expansionnistes».