Menu

angle_2

France : Le débat sur la burqa divise la communauté musulmane

500, 1000, 1200,…Les spéculations vont bon train en France pour quantifier le nombre de femmes ayant opté pour le port de la burqa et pour «justifier» la création d’une commission parlementaire d’information pour faire toute la lumière sur ce «qui dérange dans le paysage gaulois».
Publié
DR
Temps de lecture: 2'
Pour Nicolas Sarkozy, Président de la République Française, la burqa est un instrument d’asservissement de la femme. «Elle ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République», a-t-il déclaré, lors de sa sortie du Palais de Versailles.

Parler d’un épiphénomène dans un cadre aussi prestigieux que celui du Château de Versailles et en période récession économique, peut surprendre. Du coup, on se doute bien de la portée, de la dimension – et surtout des intentions politiques – qui se dissimulent dans le propos du chef de l’Etat français, également président du Parti pour la majorité présidentielle.

Un nouveau coup de semonce envers les communautés étrangères de confession musulmane ? Certainement. Si les appels lancés à la non stigmatisation tentent de se frayer un écho, il n’en reste pas moins que les «masses» ont reçu le message et nul doute de leur soutien pour la naissance d’une loi interdisant le port de la…burqa, en France.

Du côté des organisations des musulmans de France, un parfum de confusion sur fond de division prédomine. Une fois de plus. Pour Dalil Boubakeur, recteur de l’institut musulman de la mosquée de Paris, «le discours de Nicolas Sarkozy est l’expression d’une position d’équilibre et d’une grande conscience laïque». Un vrai discours d’équilibriste, serions-nous tentés de préciser.

Pour Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), dans un premier temps, il s’étonne de la création d’une mission parlementaire. «L’interdiction de la burqa aura pour conséquence directe de stigmatiser notre pays au niveau international». En outre, ce dernier ne se déclare pas favorable au port de la burqa. Il ajoute que «c’est difficile de dire que la burqa porte atteinte à l’ordre public sans débat préalable».

C’est justement sur ce…terrain que les politiques ont décidé de construire leur bouclier anti-burqa. En effet, les parlementaires qui seront chargés de mener la mission d’information sont des députés de la nation. Autrement dit, des élus du peuple (expression du suffrage universel direct) et qui siègent à l’Assemblée nationale (représentation nationale et politique). Un lieu où se tiennent les…débats.

Divisions, incompréhensions, tensions, jeu de chaises musicales, stratégies de fortune,…illustrent bien l’atmosphère ambiante qui règne au sein des instances des musulmans de France et polluent le…débat.

Du coup, la voie royale est ouverte pour les «chasseurs de tête» qui - faute de porte de sortie de crise - ont trouvé le gadget pour détourner l’opinion publique de ces préoccupations majeures. Après le débat sur l’insécurité et les résultats mitigés de Nicolas Sarkozy en matière de baisse la délinquance justifiant l’arrivée de Brice Hortefeux, place Beauvau, la chasse à la burqa est ouverte.

En clair, la burqa, comme du reste le port du voile dans les lieux publics, l’entrée de la Turquie au sein de l’Union européenne, n’est pas en conformité…sociale avec les valeurs de la République Française.

Sé el primero en opinar