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Caricatures du Prophète Mohammed : Le président français persiste et signe

Dans un nouvel entretien, Emmanuel Macron a affirmé que la France ne se laisserait pas «enfermer dans le camp de ceux qui ne respecteraient pas les différences». Il a mis en garde sur les libertés qui «sont en train de basculer», en critiquant ceux qui ne comprennent pas le «contexte français».

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Le président français Emmanuel Macron. / Ph. Ludovic Marin - AFP
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La France ne va pas «changer» son droit sur la liberté d’expression «parce qu’il choque ailleurs», a déclaré ce lundi le président français.

Dans un entretien publié par la revue en ligne Le Grand Continent, cité par l’AFP, Emmanuel Macron a rappelé qu’«il y a cinq ans, quand on a tué ceux qui faisaient des caricatures [dans l’hebdomadaire Charlie Hebdo], le monde entier défilait à Paris et défendait ces droits». «Là, nous avons eu un professeur égorgé, plusieurs personnes égorgées et on a eu, de manière structurée, des dirigeants politiques et religieux d’une partie du monde musulman disant : "ils n’ont qu’à changer leur droit". Ceci-me choque», enchaîne-t-il.

«Je suis pour le respect des cultures, des civilisations, mais je ne vais pas changer mon droit parce qu’il choque ailleurs», lâche-t-il, faisant référence aux appels à manifester contre la France et lui-même, lancés dans plusieurs pays musulmans après ses propos les caricatures du Prophète Mohammed, prononcés au cours de l’hommage national à Samuel Paty.

«C’est précisément parce que la haine est interdite dans nos valeurs européennes, que la dignité de la personne humaine prévaut sur le reste, que je peux vous choquer, parce que vous pouvez me choquer en retour. Nous pouvons en débattre et nous disputer parce que nous n’en viendrons jamais aux mains puisque c’est interdit et que la dignité humaine est supérieure à tout.»

Emmanuel Macron

Pour Macron, les médias étrangers ne comprennent pas le «contexte français»

Pour le président français, ces dirigeants et chefs religieux «mettent un système d’équivalence entre ce qui choque et une représentation, et la mort d’un homme et le fait terroriste». «Ne nous laissons pas enfermer dans le camp de ceux qui ne respecteraient pas les différences. C’est un faux procès et une manipulation de l’histoire», abonde-t-il, notant que «le combat de [sa] génération en Europe, ce sera un combat pour [ses] libertés», car «elles sont en train de basculer».

Emmanuel Macron s’est aussi plaint auprès du quotidien américain The New York Times de la couverture par plusieurs médias de langue anglaise des récents attentats jihadistes en France, les accusant de «légitimer» la violence de par leur «incompréhension du contexte français», en affirmant que «la France est raciste et islamophobe». «Les fondamentaux sont perdus», conclut-il.

Après son discours du 22 octobre et ses messages en français et en arabe du 25 octobre, au sujet des caricatures du Prophète Mohammed, le président français s’est adressé, fin octobre, aux musulmans remontés contre lui. Dans un entretien accordé à Al Jazeera, il a affirmé que la France n’a «aucun problème avec l'islam» et que «l’islam s’y pratique en toute liberté».

Macron a répété sa détermination à «défendre la liberté d’expression et les caricatures», en insistant sur le fait qu’elles «ne sont pas un projet gouvernemental, mais émanent plutôt de journaux non gouvernementaux libres et indépendants».

article_updated 16/11/2020 a las 11h00